Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Récolte de vieux films (Août/5)


Le visage d'un autre (Tanin no kao, Hiroshi Teshigara, 1966)
Abe et Teshigahara, encore. Plus bizarre, plus expérimental, plus abstrait que La femme des sables. Défiguré dans un accident de travail, un homme accepte de porter un masque, qui lui redonne un nouveau visage. Et une nouvelle identité ? Le système narratif de Teshigara s'éloigne de la norme et rejoint certaines "tentatives" de l'époque d'Oshima, Imamura ou même Resnais (Je t'aime, je t'aime). Cette réflexion sur l'identité, la personnalité intrinsèque de l'individu interroge, perturbe, fascine, déplait (ne pas rayer la mention inutile). Une expérience, comme celle que vit le héros du film, très limite.

 


Une fine mouche (Libeled Lady, Jack Conway, 1936)
Une comédie pétrie de classe, avec de joyeux quiproquos et des répliques qui pétillent. Pas loin de valoir Lubitsch n'était-ce la mise en scène trop conventionnelle. L'interprétation est exquise : l'un des meilleurs rôles d'une Jean Harlow qui a fort à faire avec Myrna Loy. Spencer Tracy se fait voler la vedette par un William Powell, excellent en séducteur ridicule. Un pur produit des années 30 hollywoodiennes, absolument inoffensif et, par conséquent, indispensable.

 


Le banni des îles (Outcast of the Islands, Carol Reed, 1951)
Carol Reed mériterait un peu plus de considération. Il n'a quand même pas tourné que Le troisième homme, un coup d'oeil à des films comme Huit heures de sursis ou Première désillusion, entre autres, suffisent pour comprendre que le cinéaste avait de l'étoffe. Juste après Le troisième homme, Reed adapte Joseph Conrad et, ma foi, en dépit d'un décor exotique un peu too much, le film tient ses promesses et ne trahit pas l'auteur (moins en tous cas que Coppola dans Apocalypse Now ou Brooks dans Lord Jim, ce qui ne signifie pas que ces deux-là soient inférieurs. C'est plutôt l'inverse. Enfin, bon, comprenne qui pourra). Ce banni des îles, portrait d'un minable, fourbe et pathétique aventurier, joué par un Trevor Howard des grands jours, prend toute sa dimension dans une dernière partie dantesque où la folie envahit l'écran sous un déluge tropical. Un dénouement ébouriffant, pas du tout conventionnel, qui vaut son pesant de noix de coco.

 


L'ivrogne (O Methystakas, Yorgos Javellas, 1950)
Yorgos Javellas (ou George Tzavellas) est le meilleur cinéaste grec des premières années d'après-guerre, connu surtout pour son Antigone. Dans une veine néo-réaliste et mélodramatique, teintée d'humour léger, L'ivrogne est plus que recommandable : l'histoire d'un pauvre type qui ne dessoule pas de la journée, après la mort de son fils au combat. Poignant et sans les excès de certains drames de l'époque.

 


Le bandit (Il bandito, Alberto Lattuada, 1946)
De retour de captivité, Ernesto découvre un Turin en ruines. Sa mère est morte, sa soeur se prostitue. Présenté à Cannes en 46, ce film de Lattuada, encore jeune réalisateur, est fort intéressant. Une tentative de mélanger néo-réalisme et atmosphère de film noir. La dernière partie, qui semble vouloir imiter les films américains de gangsters gâche un peu la première bonne impression. Interprétation aux taquets de l'excellent Amedeo Nazzari et de LA Magnani.



30/08/2011
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