Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Récolte de vieux films (Avril/2)


Deux êtres (Tva Människor, Carl Th. Dreyer, 1945)
Tourné en Suède. Enorme échec public. Dreyer a ensuite renié le film qui ne circule plus guère. Il s'agit d'un huis-clos à deux personnages, quasiment en temps réel. Un scientifique, accusé de plagiat, entend à la radio que son rival a été assassiné. Avec son épouse, il attend la police. Ce n'est pas un chef d'oeuvre, sinon ça se saurait, mais un film étonnant, théâtral, qui passe de l'insouciance au drame, de l'enquête policière au romantisme morbide, au fil des révélations. Mise en scène parfaite qui préfigure les mouvements de caméra d'Ordet. Interprétation moins convaincante, Dreyer n'ayant pas eu les acteurs qu'il souhaitait.

 


Nazi Agent (Jules Dassin, 1942)
Premier long-métrage de Dassin qui signe une oeuvre de propagande d'une belle efficacité. A condition d'oublier les hasards et coïncidences du genre, guère crédibles, mais on s'en fiche. L'intrigue est sans temps mort et le message doit passer, dans l'Amérique de 42. Conrad Veidt est impressionnant dans un double rôle, aussi bon en nazi qu'en modeste libraire.

Les vicissitudes de la vie (Kafuku zempen/Kafuku Kôhen, Mikio Naruse, 1937)
Un film en deux parties d'une heure 15 chacune, tiré d'un roman de Kikuchi Kan, auteur très populaire à l'époque et très conservateur. Naruse montre qu'il est visiblement peu inspiré par ce scénario de drame bourgeois, sans pour autant laisser de côté son sens de la narration, sa science du découpage et son art de l'ellipse. Les portraits de femmes sont subtils, compréhensifs, alors que l'homme de l'histoire, celui par qui le malheur arrive, est un lâche à peine capable d'assumer ses erreurs. On y voit longuement le Tokyo de 1937, sa partie moderne, avec les dancings, les magasins de luxe de Ginza, le mode de vie occidental ... Dans un Naruse, même moyen, il y a toujours une foule de détails passionnants !

 


Go west, young man (Henry Hathaway, 1936)
Un Hathaway franchement tarte. Et pas seulement parce que Mae West y est vulgaire, mauvaise actrice et aussi sensuelle qu'un tourteau au saut du lit. L'histoire de cette actrice lunatique perdu au milieu de péquenots, pour cause de panne de voiture, est ridicule. Il est vrai que le scénario est signé ... Mae West !

 


Le sillage de la violence (Baby, the rain must fall, Robert Mulligan, 1965)
Mulligan, cinéaste de la pudeur, n'était peut-être pas le meilleur choix pour cette histoire à la Tennessee Williams, dans le climat émollient du sud. Steve McQueen y joue un rebelle sans cause, mi-ange, mi-démon, traumatisé par une enfance désolée. La véritable héroïne est Lee Remick, sublime dans un rôle de jeune mère courageuse. Pas un mauvais film, mais loin de la qualité d'Une certaine rencontre, tourné deux ans plus tôt par le même Mulligan avec le couple poignant McQueen/Natalie Wood.



09/04/2011
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