Glanage de vieux films (Août/1)
Le seigneur de la guerre (The War Lord, Franklin Schaffner, 1965)
Curieux film médiéval, historiquement crédible, qui délaisse un temps le terrain de l'action au profit de la sensuelle romance d'un seigneur normand, fier et fort comme un cerf, pour une esclave aux yeux de biche. Avant de revenir à de furieux combats contre les ennemis frisons. Sans oublier une féroce lutte fratricide pour le pouvoir. Des images très léchées (trop) et une mise en scène carrée du réalisateur de Patton et de La planète des singes. Charlton Heston, en dépit d'une peu seyante coiffure, façon Mireille Mathieu, s'en tire avec les honneurs. De la guerre.
La guerre de Murphy (Murphy's War, Peter Yates, 1971)
Un film de guerre pour le moins original. Pour sa localisation : sur les rives de l'Orénoque. Pour son thème : la vengeance obsessionnelle d'un soldat anglais rescapé qui veut couler un sous-marin allemand à lui tout seul. Pour son casting : Peter O'Toole et Philippe Noiret, le premier en cabotin éhonté, le second en vacances. Pour son rythme : honteusement paresseux. Peter Yates, l'homme de Bullitt, dirige avec doigté et sans précipitation. C'est assez regardable, en fin de compte.
La bonne fortune (The Fortune, Mike Nichols, 1975)
Dans les années 20, aux Etats-Unis, une loi interdisait à tout homme de faire franchir une frontière d'état à une femme à des fins immorales. C'est ainsi que Nicky, en instance de divorce, est obligé pour vivre avec une dénommée Freddie, de demander à son ami Oscar de l'épouser. Sur ce canevas, le cinéaste du Lauréat et de Ce plaisir qu'on dit charnel, a brodé une énorme farce qui, étrangement, manque de fantaisie et de rythme. Nicholson et Beatty en font des tonnes et se chamaillent sans arrêt. Pénible, à la longue. Un Nichols méconnu et il y a des raisons à cela.
Les caïds (Robert Enrico, 1972)
Une adaptation de la Série noire, comme s'il en est beaucoup tourné en France dans les années 60 et 70. Celle-ci est molle du genou et frileuse de la gâchette malgré quelques cascades automobiles. Enrico est à Melville ce que le mousseux est au champagne. L'interprétation est cependant plus que solide : Serge Reggiani, Jean Bouise, Michel Constantin. La surprise vient du couple en cavale avec les jeunes et méconnaissables Juliet Berto et Patrick Bouchitey. Le dénouement, façon Bonnie and Clyde, est passablement ridicule. C'est ce qu'on appelle la fin des Enrico.
La Baby-Sitter (René Clément, 1975)
Dernier film de René Clément. Son moins bon ? Un enlèvement d'enfant auquel deux jeunes filles romaines participent, malgré elles. Le scénario est souvent incompréhensible, le montage est cahoteux. Maria Schneider est éteinte et Sydney Rome joue comme un trombone. Le pire est la post-synchronisation française du film, tourné à l'origine en italien. Il parait qu'il faut le voir deux fois pour comprendre son côté ésotérique. Quand on l'a regardé d'un seul oeil, c'est le genre d'aventure qui ne tente absolument pas.
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