Provision de vieux films (Novembre/3)
Bonsoir mesdames, bonsoir messieurs, Roland Tual, 1944
Un journaliste de radio s'éprend d'une danseuse. Dans le même temps, un jeune ménage se déchire avant que le mari ne remplace le ténor de la même radio. Deux intrigues se mêlent dans ce divertissement sans prétention, destiné à égayer les spectateurs des années de guerre, privés de comédies américaines (le film a été tourné en 1943 et est sorti en février 1944). Au-delà de ses péripéties sentimentales, charmantes par ailleurs, et des quelques bluettes qu'on y entend, le film vaut pour son côté documentaire (la radio en direct, la puissance de la publicité) et surtout pour ses dialogues vifs, parfois surréalistes, que l'on doit en partie à Robert Desnos. François Périer et Julien Carette dominent la distribution. Roland Tual, principalement producteur (de L'espoir de Malraux, notamment), avait débuté à la réalisation avec le beaucoup plus ambitieux Le lit à colonnes, l'un des meilleurs films de l'Occupation. Il ne dirigera ensuite plus qu'un documentaire en 1950.
Cavalcade d'amour, Raymond Bernard, 1939
Au fil des siècles, un même château est le théâtre d'amours contrariées, parfois tragiques. Trois époques et trois "sketches" inégaux, avec Michel Simon mauvais en comédien médiéval, passable en évêque du 19ème siècle et génial en capitaliste moderne. Claude Dauphin, lui, est assez constant en jeune amoureux transi. Le seul charme de ce film fort désuet vient de ses trois héroïnes successives : Janine Darcey est parfaite dans le premier segment, Simone Simon, pour son dernier film avant de rejoindre Hollywood, adorable dans le deuxième, et Corinne Luchaire, dans son avant-dernière apparition à l'écran, excellente dans le troisième. L'ultime histoire contient d'ailleurs la meilleure histoire, qui conte non sans humour les affres d'un nouveau riche. C'est évidemment un film très mineur dans la carrière de l'auteur des Croix des bois, sorti peu avant la débâcle de 40.
Capitaine Ardant, André Zwobada, 1951
Au Maroc, des rebelles attaquent un fort stratégique. Dans le même temps, une espionne française est enlevée. L'adaptation du roman de Pierre Nord aurait dû se faire auparavant mais c'est finalement André Zwobada, qui connait bien l'Afrique du Nord, qui hérite du projet. Le réalisateur du curieux Croisières sidérales et du pittoresque François Villon rend une copie assez faible, une sorte de western fade plutôt réussi côté action mais avec un scénario assez filandreux où il est malaisé de distinguer les traitres de ceux à qui l'on peut se fier. Plus grave, l'interprétation d'Yves Vincent, un beau légionnaire, est sans charisme aucun et Renée Saint-Cyr ressemble bien à une erreur de casting. Quelques éléments comiques sont apportés par Raymond Cordy et Roland Toutain mais l'ensemble est on ne peut plus laborieux. Ce fut le dernier film d'André Zwobada, duquel, pour sa filmographie nord-africaine, on retiendra plutôt La septième porte.
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