Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Pleins feux sur Rotterdam (5)

Zalava, Arsalan Amiri, Iran

Fort opportunément, Arsalan Amiri a situé l'action de son premier long-métrage, Zalava, en 1978, peu de temps avant la Révolution islamique, dans un village perdu du Kurdistan iranien. Le film appartient au genre fantastique, à la lisière de l'épouvante, sachant que la pire horreur y est un saignement de nez. Mais l'effroi est ailleurs car tout est dans la croyance collective et superstitieuse d'une population paniquant devant la présence supposée d'un démon, qui va jusqu'à faire vaciller l'entendement d'un gendarme rationnel et d'une doctoresse prudente. S'il possède des qualités dignes d'un cinéma de genre effrayant, Zalava, sans jamais faire baisser son intensité d'un iota, n'est pas exempt non plus de scènes qui pourraient parfaitement être tenues pour comiques, si la tension n'était pas permanente. Assez remarquablement réalisé, le film est une excellente bonne surprise dans un cinéma iranien qui parvient toujours à étonner, en dépit des contraintes de la censure.   7/10

 

Croissant de nuit (Adh Chanani Raat), Gurvinder Singh, Inde

Après 15 ans de prison, suite au meurtre du responsable de la mort de son père, Modan revient chez lui et se heurte à ses deux frères. Sur fond de querelle paysanne, le film de Gurvinder Singh raconte une histoire pleine de tensions, en dépit d'une mise en scène qui fait preuve d'infiniment de douceur quand ce n'est pas de lyrisme. Le récit est cependant rendu parfois opaque, avec ses ellipses temporelles ou retours en arrière. Ce qui n'empêche pas le film de marquer des points, moins avec ses dialogues rares qu'avec son armosphère faussement apaisée.  6/10

 

A mes côtés (Riadom), Tamara Dondurey, Russie

Kira, une architecte de 30 ans, n'a d'affection pour personne, pas même son compagnon. Mais quand celui-ci meurt, elle remet sa vie en question. Le film de Tamara Dondurey, qui semble conçu pour les festivals et des cinéphiles exigeants est du genre très agaçant, ne disant jeamis franchement les choses, au fil d'une narration erratique. Qui plus est, son héroïne, au bord de la crise existentielle, est plus antipathique que touchante, au même titre que sa mère, d'ailleurs. Un film froid, prétentieux et sans générosité vis-à-vis de son public.   3,5/10

 

 



10/02/2022
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 50 autres membres