La Rochelle-sur-films (2)
Scènes 2 à 5 : Un autre monde ou celui-ci
Festivalier oui, stakhanoviste, non. Je me lève tard, prends un petit-déjeuner près des halles, au milieu du marché. La lecture des journaux, indispensable pour ne pas oublier qu'il n'y a pas que le cinéma dans la vie (ah, bon ?). Et un déjeuner très végétal pour aborder les 4 séances de l'après-midi et du soir.
Démarrage en apesanteur avec Eternity (Tee-rak) du thaïlandais Sivaroj Kongsakul. Une histoire de fantôme qui revient hanter les lieux où il fut heureux avec sa fiancée. Cela vous rappelle quelque chose, un oncle qui a bonne mine ? Jusqu'à un certain point, oui. Après un plan fixe qui dure vingt bonnes minutes, le film trouve son rythme. Contemplatif, opaque, sans gros plan ou presque, ce premier long-métrage laisse dubitatif, mais n'est pas sans séduction.
Pas de sortie française prévue pour l'instant.
Encore un premier film avec Voltiges de la suédoise Lisa Aschan. Son héroïne est une adolescente, inscrite à un concours de voltige équestre, qui va se lier d'une amitié trouble avec une une jeune femme qui est aussi sa rivale. Une mise en scène splendide, un poil maniériste, qui vaut pour son climat oppressant et ses ambigüités sexuelles. Dommage que le film se disperse parfois avec le portrait de la très jeune soeur du personnage principal, dont la sensualité s'éveille. Une réalisatrice à suivre malgré une tendance à faire de la belle image.
Sortie sur les écrans le 3 août.
Après des visions du monde plus ou moins fantasmées, retour au réalisme avec Après le sud , premier long de Jean-Jacques Jauffret. Le réalisateur s'empare d'un fait divers survenu dans les environs de Marseille, et remonte le fil des événements à travers la journée, vue en parallèle, des 4 protagonistes principaux du drame à venir. Ce qui nous donne, entre autres, les mêmes scènes filmées selon des angles différents, suivant le procédé inventé par Kurosawa dans Rashomon. Un inconvénient : le spectateur anticipe systématiquement les événements futurs et même le dénouement. La mise en scène est hélas sans relief.
Sortie le 12 octobre.
Réalisme toujours pour Putty Hill de Matt Porterfield, vrai-faux documentaire tourné dans la banlieue de Baltimore, pour la modique somme de 20 000 euros. Témoignages live, scènes plus ou moins improvisées, où commence la fiction, où s'arrête la réalité ? (à moins que ce ne soit l'inverse ?). Sera sans doute apprécié par les aficionados du cinéma indépendant américain, avec son univers entre Larry Clark et Gus Van Sant. Pour les autres, un grand bof ...
Sortie le 7 septembre.
C'est fini pour aujourd'hui. Demain sera plus léger, avec un film albanais et, surtout, le dernier Christophe Honoré.
A suivre, si ma bobine vous revient ...
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