Cinéphile m'était conté ...

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Plein la vue du côté d'Arras (9)

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Dernier week-end pour le festival du film d'Arras. Pour tenir le rythme, pas de secret, il faut passer de très bonnes nuits. Au menu du jour : comédie norvégienne, mélodrame français, road-movie belge.

 

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Bienvenus ! (Welcome to Norway), Rune Denstad Langlo, Norvège, sortie le 7 décembre

Le cinéma scandinave est capable de traiter tous les sujets, y compris les plus délicats, par le biais de la comédie. Sans oublier le réalisme et en y injectant une bonne dose d'auto-dérision pour moquer les particularismes locaux. Bienvenus ! s'empare du thème des migrants en confrontant la situation à celle d'un hôtelier qui voit là un bon filon en transformant son établissement en centre d'hébergement. Qu'il soit raciste, par ailleurs, n'est assurément pas un problème. Avec un humanisme tempéré, le cinéaste norvégien Rune Denstad Langlo aborde de front la question du vivre ensemble faisant confiance à l'intelligence des uns et des autres. Le film est un peu angélique et ne cherche pas à approfondir les différences, appliquant au choc des cultures une bienveillance et un optimisme de bon aloi. Il se disperse de temps à autre dans un récit qui privilégie la bonne humeur dans un contexte chaotique qui tend vers un équilibre final. Ce n'est pas une oeuvre majeure avec sa réalisation classique et son interprétation sans emphase. Un petit film, si l'on veut, mais aux vraies valeurs jamais assénées.

 

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La confession, Nicolas Boukhrief, France, sortie le 8 mars 2017
En 1952, Béatrice Beck obtenait le Goncourt avec Léon Morin, prêtre. 50 ans après Jean-Pierre Melville, Nicolas Boukhrief adapte à son tour ce roman magnifique, véritable mélodrame autour d'un amour impossible avec la foi pour thème central. La méfiance initiale, Boukhrief ne nous a pas habitué à ce type de cinéma, est vite levée : La confession n'est pas un remake du film de 1961 mais une superbe création, très personnelle, magnifiquement éclairée et d'une intensité profonde dans ses longs passages dialogués. Et c'est l'harmonie entre Romain Duris et Marine Vacth, tous les deux bouleversants, qui transcende la beauté fracassante de cette histoire éternelle. Le romanesque pur n'est pas mort, juste avec des mots et des regards il se renouvelle toujours, miracle du cinéma.

 

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Vincent, Christophe Van Rompaey, Belgique
Vincent est un film moitié flamand, moitié français et totalement dingue. Impossible à résumer si ce n'est qu'il y est question de sujets graves comme le suicide, la famille, l'écologie traités sous forme de road-movie en apparence foutraque, mis en scène avec talent mais sans emphase avec la patte de Christophe Van Rompaey, cinéaste déjà remarqué avec Moscow, Belgium. Somme toute, cette histoire témoigne d'une réelle inquiétude contemporaine abordée en grande partie sous le prisme de la comédie, mais tout de même. Il y a aussi beaucoup de facilités dans Vincent, un humour trop belge de temps à autre, une interprétation parfois outrée (Alexandra Lamy) mais l'énergie de l'ensemble dépasse les réserves que l'on peut émettre. Le plus étonnant, finalement, est de faire tenir debout et en cohérence un chaos plutôt bien maîtrisé.

 

 

 



13/11/2016
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