Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

D'Arras ton univers impitoyable (7)

Jim Sheridan (My left Foot, In America, ...) est arrivé à Arras pour l'hommage qui lui est rendu. Pas vu encore mais j'ai en revanche apprécié les explications sur scène de Reda Kateb, accompagné de son chien Polo (photo à venir). Après Bacri et Anglade, le public du festival est gâté.

 

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The Beat of Love (Utrip ljubezni) de Boris Petkovic 
Quoi de neuf ? L'amour ! Avec ses obstacles, ses bouderies, ses mensonges, ses retrouvailles. Bref, The Beat of Love du slovène Boris Petkovic n'est qu'une énième variation sur le même Je t'aime. Mais avec un ton, une fraîcheur et une énergie qui lui donnent le goût des premières fois. Rencontre incongrue entre une violoniste et un rappeur, le film nous plonge dans le monde du hip-hop de Ljubljana. The Beat of Love a une pêche terrible, une tchatche incroyable et un sens du romantisme euphorisant. Une réussite grâce à sa forme inventive, sa mise en scène et son montage diaboliques. En plus, la B.O est formidable.

 

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My skinny Sister (Min lilla syster) de Sanna Lenken (sortie le 16 décembre)
L'anorexie d'une adolescente est le sujet principal de My skinny Sister mais son traitement, d'une certaine façon périphérique, via le regard de ses parents mais surtout celui de sa sœur cadette, lui permet d'élargir le prisme. Comment aider celle qui souffre et que l'on admire, tout est contenu dans cette relation complexe, souvent plus dure que tendre, que le film de Sanna Lenken explore avec la plus grande délicatesse, le plus souvent, mais aussi parfois dans un réalisme brutal, presque choquant. La réalisatrice suédoise a vécu dans sa chair cette maladie qu'est l'anorexie.  La grande sensibilité de son film et sa sincérité indéniable sont de nature à toucher tous les publics et pas seulement les plus jeunes. Il a d'ailleurs déjà obtenu des prix dans plusieurs festivals dont Berlin et Göteborg ainsi qu'un European Film Award.

 

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Soins à domicile (Domaci pece) de Slavek Horak
L'humour tchèque est redoutable. Noir et ne respectant rien, pas même la maladie et la mort. Le premier long-métrage de Slavek Horak s'intéresse à une femme dans la cinquantaine qui ne vit que pour les autres. Par sa profession d'infirmière à domicile et dans sa relation avec un mari fruste et une fille distante et peu aimante. Mais quand c'est son tour d'être frappée par un cancer en phase terminale, son propre regard sur elle-même change. Le film est inspiré de la vie de la propre mère du réalisateur. Le portrait qu'il dessine a la pudeur de la tendresse cachée, dissimulée derrière des dialogues vifs et des situations souvent burlesques. Une tragi-comédie sans emphase dans l'acceptation de l'inéluctable.

 

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Arrêtez-moi là de Gilles Bannier (sortie le 6 janvier)
Arrêtez-moi là est adapté d'un roman de Ian Levison, un écrivain qui n'oublie jamais l'humain dans un drame quel qu'il soit. Le film de Gilles Bannier est fidèle à cet esprit, chronique de la construction d'un coupable idéal avec la façon dont la justice broie les individus. Le thriller est très bien construit avec des rouages parfois trop évidents. Mais c'est le caractère de son personnage principal qui retient l'attention au centre d'un étau qui se resserre. Un homme ordinaire dans une histoire qui le dépasse. Dénonciation des dysfonctionnements d'un système judiciaire ? Ce serait trop réducteur. Ce qui est certain, c'est que Reda Kateb, pratiquement de tous les plans, est une fois de plus exceptionnel.

 

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Les chevaliers blancs de Joachim Lafosse (sortie le 20 janvier)
"Sonder les limites et les complexités de l'intervention humanitaire en Afrique." Vaste programme que Les chevaliers blancs explore à partir de la célèbre affaire de l'Arche de Zoé, en prenant quelques libertés et sans citer l'association mais en restant assez proche des événements tels qu'ils ont lieu au Tchad en 2007. On sait que Joachim Lafosse aime à se nourrir de "faits divers" (voir A perdre la raison) et à chercher la frontière entre le bien et le mal, mais il le fait en général dans des films plutôt intimistes. Ici, le cinéaste belge essaie aussi de passer par le film d'aventures et c'est nettement moins un domaine qu'il maîtrise. Le film est plus qu'intéressant par son aspect reportage mais son caractère choral ne lui permet pas d'être aussi pertinent qu'il le souhaiterait sur le plan psychologique. Vincent Lindon et Louise Bourgoin, qui ont davantage d'espace pour exprimer les motivations de leurs personnages sont mieux lotis que Reda Kateb et surtout Valérie Donzelli, un peu sacrifiés. Les chevaliers blancs reste malgré tout un film ambitieux et profond qui tient en partie ses promesses.

 



13/11/2015
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