Cinéphile m'était conté ...

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Plein la vue du côté d'Arras (6)

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Déjà la moitié du festival et même un peu plus. Avec deux films remarquables ce mercredi : Les oubliés et La mécanique de l'ombre.

 

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Les oubliés (Under sandet), Martin Zandvliet, Danemark, sortie le 25 janvier 2017
Les oubliés fait un candidat plus que crédible pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Son contexte historique a été peu évoqué au cinéma parce qu'il correspondait mal à la nécessité de déterminer sans ambiguïté les gagnants et les vaincus de la deuxième guerre mondiale. Le film raconte comment des soldats allemande ont contribué au déminage des plages danoises, en 1945. Des démineurs qui étaient pour la plupart des mineurs, de simples gosses. Les oubliés est un film d'un grand humanisme à travers des rapports de violence et de haine, sans angélisme aucun. Le propre des actions de déminage au cinéma est de créer une tension intense, dans le sens où tôt ou tard, des explosions sont à venir. De ce point de vue là, Martin Zandvliet est plutôt sadique, de manière presque insoutenable. Land of mine dit le titre anglais avec un jeu de mots intraduisible. Sous le sable est son titre danois inférieur, pour une fois, à sa traduction française. Les oubliés, c'est tout à fait l'impression que l'on ressent à l'issue de ce film puissant et terriblement efficace.

 

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Comment j'ai rencontré mon père, Maxime Motte, France
Confronter le sujet des migrants à ceux de la famille et de l'adoption à travers une comédie : louable ambition qui, malheureusement, est plombée dès le démarrage par une interprétation défaillante : Demaison en roue libre, Isabelle Carré absente et ne parlons même pas des autres comédiens qui, il est vrai, n'ont pas grand chose à jouer. Car si l'intrigue n'est pas crédible pour un sou, on pourrait l'excuser avec un bon dosage de fantaisie et d'imagination. Las, tout pèse une tonne dans le film : les dialogues sont consternants, gras et misogynes, les gags ridicules et la moitié des scènes totalement gratuites. Que Comment j'ai rencontré mon père vise le public des multiplexes et soit pétri de bons sentiments n'est pas en soi répréhensible mais sa réalisation est tellement catastrophique que l'on ne peut que s'en désoler.

 

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La mécanique de l'ombre, Thomas Kruithof, France, sortie le 11 janvier
François Cluzet est l'interprète idéal pour incarner les hommes lambda et obéissants qui se trouvent soudain pris dans un engrenage fatal qui dépasse leur entendement. La mécanique de l'ombre en est l'illustration parfaite et notre Dustin Hoffmann à nous y fait merveille. Il faut dire qu'il est bien servi par ce premier film à l'écriture exceptionnelle, un bijou de thriller noir, politique et paranoïaque mis en scène de façon implacable. C'est bien simple : aucune scène n'est gratuite dans La mécanique de l'ombre, tout y fait sens même si ce n'est pas immédiat. La direction d'acteurs est également de première force avec Cluzet mais aussi Bouajila, Podalydès, Abkarian et Alba Rohrwacher. C'est une bonne nouvelle : les grands films noirs américains des années 70 signés Pakula ou Pollack ont un héritier et il est français. Le film devrait faire date et son metteur en scène, doux géant dans la vie, est assurément au début d'une belle carrière.

 



10/11/2016
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