Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Tableau pompeux (Bruegel, le moulin et la croix)

Le cinéma a l'habitude de se nourrir des autres arts avec avidité, la littérature par exemple. Alors, pourquoi ne pas "adapter" une oeuvre peinte, surtout s'il s'agit du Portement de croix de Pieter Bruegel, riche de plus de 500 personnages. Idée originale qui donne à l'écran de somptueuses images tellement la reconstitution des différentes scènes qui composent le tableau a été soignée. Bien, mais il aurait été utile de construire un semblant de scénario autour, quitte à imaginer des petites histoires au sein de la grande, l'occupation des Flandres par les espagnols. Lech Majewski ne l'a pas jugé bon. Son film a le verbe rare et quand l'un des protagonistes s'exprime, dont Bruegel lui-même, c'est avec une pompe et une grandiloquence qui semblent s'adresser directement aux historiens de l'art. Le cinéaste n'est pas loin de mépriser son auditoire en ne lui jetant que quelques bribes d'informations qui n'ont qu'un intérêt relatif. Dans Bruegel, le moulin et la croix, l'ennui vous pétrifie au bout de dix minutes et ne vous lâche plus. A moins, bien sûr, d'être happé par les images et de se projeter au coeur même du tableau. Mais, pour cela, moins de 90 minutes suffisent, il suffit d'en regarder une reproduction, à défaut de voir l'original à Vienne.

 




31/12/2011
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