Pétard mouillé (Spring Breakers)
Il y a un moment, dans Spring Breakers, vers son milieu, où le réalisme du scénario, déjà maltraité, s'évapore complètement au profit d'une vision hallucinatoire et redondante dont le but semble être de dynamiter les éléments de la sous-culture américaine, comme le Spring Break, ce gigantesque défouloir à base de sexe, d'alcool et de drogues. Mais rien n'est moins sûr dans la tête de Harmony Korine qui bégaie ses scènes déjantées et de mauvais goût dans un délire qui a sans doute l'espoir d'être hypnotique. C'est en grande partie loupé, pas seulement pour cause de vulgarité, on a vu bien pire ailleurs, mais pour son inconsistance et son aspect répétitif. Le plan marketing a insisté sur les filles en bikini, lesquelles sont aussi sexys que des hérissons, mais c'est bien James Franco en caïd/rapper qui irradie l'écran dans un numéro dont on hésite à dire s'il est génial ou grotesque. Ce qui vaut aussi pour l'ensemble du film avec une nette préférence pour le deuxième choix. Un cinéma qui se veut provocateur avec ses rebelles sans cause et sa pseudo critique de la société de consommation et qui n'est, en définitive, qu'un gigantesque pétard mouillé.
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