Pas si simple (The Double)
The Double ? Pas si simple. Cette fable identitaire tirée de Dostoïevski lorgne plutôt vers Kafka quand l'absurde le dispute au tragique. Richard Aoyade excelle dans un premier temps dans la création d'un univers bureaucratique où la négation de l'individu atteint son summum avec les mésaventures du héros du film qui a toutes les peines du monde à exister. L'arrivée de son double, son parfait négatif, va précipiter les événements. Quand le film est drôle, il est vraiment pertinent. Quand il se prend davantage au sérieux, soit dans sa deuxième partie, il montre cruellement ses limites, tant au niveau de son scénario que dans sa mise en scène, d'un coup inerte et incapable de transcender son sujet. Le monde qu'il décrit est un peu le notre mais déviant d'où une imagerie rétro futuriste trop systématique (et lassante ?) dans ses décors et sa lumière. Quoi qu'il en soit, Jesse Eisenberg livre une fois de plus une partition époustouflante et pas seulement parce qu'il s'agit d'un double rôle. Rien que pour lui, le film vaut d'être vu, aussi lacunaire soit-il.
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