Cinéphile m'était conté ...

Un prêtre est un homme comme les autres et soumis aux mêmes tentations. Truisme ? Bien sûr, mais une évidence qui ne passe pas si facilement dans l'Eglise dès lors qu'il s'agit d'aborder des sujets tels que le célibat ou, "pire" encore, l'homosexualité. Autant dire que Malgoska Szumowska (réalisatrice du très intéressant Elles), dans AIME et fais ce que tu veux, s'attaque à un sujet qui sent plus le soufre que l'encens, surtout dans un pays aussi catholique que la Pologne. Plutôt que de rechercher le scandale (abus sexuels, pédophilie, ...), la réalisatrice a d'abord voulu montrer la solitude d'un prêtre tiraillé entre le besoin d'amour, sa propre foi et les interdits ou les tabous de la religion. Le film n'émet pas de jugement moral, il est au plus près de son personnage principal et en épouse les doutes et le sentiment de culpabilité. Traversé de quelques éclairs de toute beauté, AIME et fais ce que tu veux regorge malheureusement de scènes inutiles ou inexplicablement étirées. Son faux rythme le dessert et si l'interprétation, premiers et seconds rôles, est excellente, l'écriture du scénario et la mise en scène ne sont pas toujours à la hauteur de ce film très courageux et honnête dans son propos.