Cinéphile m'était conté ...

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Pas de deux entre légèreté et gravité (Un monde sans femmes)

Oh oui, on entendra à nouveau parler de Guillaume Brac, qui apporte un petit vent de fraîcheur dans un cinéma français parfois empesé et "intellectuel". A fleur de peau et fragile, Un monde sans femmes se révèle d'une belle authenticité, comme un pas de deux entre gravité et légèreté. Un film au parfum discret, chaste, délicat et sensible qui capte les petites vibrations de l'âme, l'air de rien. Le propos semble modeste, empreint de naturalisme, il a pourtant pour sujet la solitude et la misère sexuelle mais jamais, c'est la force du cinéma de Brac, ses personnages ne semblent pathétiques et vaincus par la vie. Cet équilibre étonnant est dû à la qualité de l'interprétation, mais aussi à celle de l'écriture du film qui, autour du gros nounours (formidable Vincent Macaigne) qui lui sert de pivot, change de focale à mi-parcours et s'intéresse à la fille introvertie après s'être occupée de la mère extravertie. Le réalisateur aime ses personnages, toutes fêlures rentrées, et cela se voit à l'écran. Même si le décor de Somme, avec son horizon vertical (les falaises) rappelle qu'aucune vie n'est à l'abri d'une chute dans la vide. Quoi qu'il en soit, Brac réussit un film d'été lumineux avec un thème pourtant sombre.
Le court-métrage Le naufragé, tourné auparavant, avec le même héros et le même environnement picard, mais hors saison, cette fois-ci, a une tonalité plus grise. Encore une histoire de brève rencontre, moins développée, forcément, et qui a le mérite de donner quelques indices qui complètent Un monde sans femmes. L'amour Brac, on en redemande !

 




16/04/2012
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