Parade de vieux films (Octobre/1)
Le baron fantôme (Serge de Poligny, 1943)
Un château en ruines, un chat noir, un somnambule et faux Louis XVII ... Contrairement à ce que son titre semble indiquer, Le baron fantôme n'est pas un film fantastique mais une oeuvre poétique et romantique aux dialogues signés Jean Cocteau. Une rêverie amoureuse qui culmine dans une très belle séquence nocturne qui n'est pas sans rappelle une merveille du genre, le Peter Ibbetson de Hathaway. Alain Cuny et Odette Joyeux excellent dans des rôles d'ingénus mais la vraie vedette est Jany Holt, remarquable dans un rôle mi-ange, mi-démon. A l'image de l'autre film qu'elle tourna en 1943, Les anges du péché de Robert Bresson.
L'Atlantide (Georg Wilhelm Pabst, 1932)
Pabst a tourné simultanément trois versions de cette adaptation du roman de Pierre Benoit : allemande, anglaise et française. Avec des acteurs différents, hormis Brigitte Helm. On a parlé parfois de "Loulou des sables." C'est un peu exagéré, malgré les belles images de désert, saharien à voir. L'aspect expressionniste est convaincant mais ne fait pas disparaître la gêne occasionnée par le surjeu de Pierre Blanchar et consorts. Il a bien vieilli ce Pabst là, beaucoup plus que certains de ses films muets.
Les Reivers (The Reivers, Mark Rydell, 1969)
Une balade automobile dans le sud des Etats-Unis au début du XXe siècle. Avec Steve McQueen au volant, ça ne se refuse pas. Le deuxième film de Mark Rydell, lointaine adaptation de Faulkner, est d'une grande fraîcheur. Un récit initiatique pour un garçon de 11 ans qui se forgera des souvenirs pour la vie. Sympathique et même plus que cela.
Coincée (Tight Spot, Phil Karlson, 1955)
Ginger Rogers est dans de sales draps : soit elle témoigne pour faire extrader un gangster, soit elle retourne illico en prison. Un flic corrompu (Brian Keith) et un procureur droit dans ses bottes (Edward G. Robinson) sont là pour la convaincre. Film noir typique de la Warner, c'est à dire compact, fauché et un tantinet mécanique. Ca fonctionne quand même par la sécheresse des dialogues et l'abattage des acteurs. Mise en scène fonctionnelle de Phil Karlson.
Contre-espionnage (Man on a String, André de Toth, 1960)
Basé sur des faits avérés, ce film anti-rouge a largement plus de qualités que de défauts pour être vu sans honte et avec un plaisir non dissimulé. Oh, certes, il fait dans le manichéisme primaire et la voix off, sentencieuse et didactique, donne parfois des idées de meurtre. Mais le tout est mené avec maestria par un de Toth dont l'efficacité de la mise en scène n'est pas contestable. Et Ernest Borgnine se révèle une de fois de plus impeccable. On y verra une sorte de documentaire sur la paranoïa américaine de ces années-là, notamment dans un Berlin pas encore coupé en deux par son mur. Et côté suspense, rien à redire, c'est du solide et du massif.
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