Parade de vieux films (Mai/1)
Mam'zelle Nitouche (Yves Allégret, 1954)
Deux Fernandel pour le prix d'un. Organiste dans un couvent de jeunes filles, le jour ; compositeur d'opérette, la nuit. C'est une joyeuse gaudriole que ce film signé Allégret, qui cette fois porte bien son nom, sans conséquences ni prétention. Plaisir de découvrir des comédiens encore peu connus : Biraud, Ceccaldi, de Funès. Et puis la grâce et le charme incarnées par Pier Angeli, la future "fiancée" de James Dean. Mais oui, ça se regarde, en fin de compte.
L'âme du ghetto (Symphony of six Million, Gregory La Cava, 1932)
Il n'est absolument pas question de trouver La Cava vain (hips). Dans sa pléthorique production, on trouve pas mal de pépites, suffisamment en tous cas pour considérer que ce cinéaste ne mérite pas l'oubli dans lequel il est tombé. Maintenant, il est difficile de donner son aval à L'âme du ghetto, un redoutable mélodrame médical sur le thème : regardez ce chirurgien célèbre, né dans la rue, et qui est devenu une star ayant renié ses valeurs. A ce titre, quand notre homme doit opérer son vieux père atteint d'une tumeur, c'est à peine supportable. Vraiment dommage que l'humour juif du début se dissolve aussi vite dans les odeurs de térébenthine.
Le secret du grand canyon (Edge of Eternity, Don Siegel, 1959)
Sans doute le pire thriller que Siegel ait pu tourner. Cette oeuvrette au scénario rachitique, à l'interprétation molle du genou (Cornel Wilde, bof), à la mise en scène lymphatique s'anime quelque peu avec un duel final en téléphérique au-dessus du grand canyon. Mais les effets de transparence rendent la scène tellement ridicule. Une série B, sans saveur, et puis c'est tout.
Rien ne sert de courir (Walk, don't run, Charles Walters, 1966)
Dernier tour de piste pour Cary Grant, toujours fringant pour son âge, dans l'ultime film de Charles Walters, réalisateur modeste mais parfois inspiré (Lili, Haute société, Le tendre piège). Une comédie romantique tournée à Tokyo, avec des images des J.O, où notre Cary joue les entremetteurs avisés. On a un moment l'espoir d'un film débridé et loufoque, vite douché par la banalité d'un scénario low cost. Pourtant, c'était alléchant, le riz au Cary (oups) !
The Queen's Guards (Michael Powell, 1961)
Peu après Le voyeur, vilipendé à sa sortie pour sa perversité, Michael Powell fait en quelque sorte amende honorable avec un film bien sage et guère personnel. Dans ses mémoires, le cinéaste n'en dit d'ailleurs que du mal, le considérant comme sa pire réalisation. L'oeuvre est en effet fade et conventionnelle comparée au reste de sa filmographie. Il reste cependant pas mal d'ambigüités dans le portrait de ce jeune soldat contraint de suivre les traces de son frère aîné mort au combat. Mais comme diluées et aseptisées. Une curiosité pour les passionnés de Michael Powell tellement ce film était devenu rare, ces dernières années.
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