Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Glanage de vieux films (Février/2)


Haute société (Our betters, George Cukor, 1933)
Le théâtre de Maugham a mal vieilli, contrairement à celui de Wilde ou de Guitry. Tout ce qu'il y avait de caustique dans ses pièces exsude l'encaustique, de nos jours. Cukor est très à l'aise dans ce registre, la vertu publique et les vices privées de l'aristocratique société anglaise, sont du nanan pour lui. Ce n'est pas fade, non, car cynique, amoral et explicite (le film date d'avant l'adoption du code Hays), mais ce jeu des vanités est bien désuet tout de même, figé dans une mise en scène statique. Constance Bennett, en nymphomane de la "haute" reste néanmoins délicieuse, quoique outrée, dans cette pantomime d'un autre âge.

 


Criminal Court (Robert Wise, 1946)
Un meurtre qui n'est qu'un accident ; une présumée coupable qui est la petite amie du faux meurtrier ; ce dernier, avocat qui fera tout pour innocenter la susdite ; sa secrétaire (à lui, pas à elle) qui a tout vu et qui travaille pour ses ennemis politiques. Bref, pas très original et fort paresseux, un Wise sage (!) comme une image bouclé en 60 minutes chrono. Très dispensable. Son autre film de 46, Né pour tuer, est d'une toute autre trempe.

 


Le dénonciateur (Captain Carey, USA, Mitchell Leisen, 1950)
Quelques années après la fin de la guerre, le capitaine Carey revient près de Milan, bien décidé à trucider le traître qui a dénoncé ses hommes et provoqué la mort de sa petite fiancée. Sauf que cette dernière est vivante et qu'il n'est pas vraiment le bienvenu ... Avec des ficelles scénaristiques grosses comme des câbles, Mitchell Leisen livre un film nerveux et angoissant, avec un suspense à couper au Laguiole et une histoire d'amour à fracasser le coeur des midinettes. Même Alan Ladd est bon, c'est dire !

 


Mon chien et moi (Banjo, Richard Fleischer, 1947)
Deuxième film de Richard Fleischer qui fait ses gammes. Banjo est un chien. De marque indéterminée, entre setter et dalmatien. Setter moins le quart, peut-être. Il appartient à une petite orpheline qui doit emménager chez sa tante. Plutôt du genre collet-monté (la tante, pas le chien). C'est tellement mignon, tellement adorable que les larmes vous montent aux yeux. Sérieux ! Avec Jacqueline White (kiça ?), qui ne cabotine pas. Ouaf !

 


Les assassins de l'ordre (Marcel Carné, 1971)
Un juge d'instruction enquête sur la mort suspecte d'un homme, lors d'un interrogatoire au commissariat de police. Malgré les pressions, il va jusqu'au bout. Etonnant de voir Carné marcher sur les brisées d'un Cayatte, dans un film à charge qui dénonce, entre autres, les liaisons incestueuses entre justice et police. Le film fut d'ailleurs reçu avec tiédeur dans la France pompidolienne de 1971. Malgré une emphase occasionnelle et quelques excès démonstratifs, l'oeuvre est passionnante à suivre, reflet réaliste de l'époque post-soixantehuitarde. En Don Quichotte sans son Pança, Jacques Brel est particulièrement convaincant. Et Denner, en avocat diabolique, Lonsdale, en commissaire onctueux, sont excellents. Rien à voir avec le Carné d'avant-guerre, certes, c'est néanmoins le dernier bon film du réalisateur du Quai des brumes.

 



17/02/2012
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