Parade de vieux films (Février/1)
Ce soir ou jamais (Michel Deville, 1961)
Le premier film de Deville réalisé en solo. Avec sa complice Nina Companeez, il met en place un dispositif qu'il conservera une bonne dizaine d'année sur le thème du jeu de l'amour et du hasard. Ce soir ou jamais respecte l'unité de lieu, de temps et d'action. Le côté théâtre filmé existe mais il est contourné par la virtuosité de la mise en scène qui passe du groupe aux scènes à deux en une mise en scène raffinée et précise. Les chassés croisés amoureux et les dialogues percutants font oublier l'insignifiance du scénario. Et comme toujours, chez Deville, les comédiens sont épatants, hormis peut-être le débutant Guy Bedos. Claude Rich, Anna Karina, Georges Descrières jouent avec l'espièglerie requise. Le temps d'une scène, la sublime Françoise Dorléac impose son tempérament volcanique. Pas encore un grand film, mais toutes les composantes de la petite musique de Michel Deville sont déjà en place.
Les caves du Majestic (Richard Pottier, 1944)
L'un des derniers films tournés en France pour la Continental allemande, sous l'Occupation. Une adaptation de Simenon académique mais somme toute plaisante. Le problème vient d'Albert Préjean, Maigret improbable, sec, anguleux, brutal. Physiquement, contrairement à ses autres incarnations (Baur, Gabin), il n'est pas le personnage. Psychologiquement, ce n'est pas vraiment ça non plus même si on retrouve, in fine, son humanité bourrue.
Look who's laughing (1941, Allan Dwan)
Si l'on tient compte des ses bandes du muet, Allan Dwan a dû tourner autour de 1800 films. Look who's laughing n'avait d'autre but que de divertir le public américain et son scénario loufoque et ses gags à deux cents remplissent la mission. Tiré d'une série radiophonique, le film fait preuve de pétulance et de dynamisme, l'atout charme de Lucille Ball, en plus. A voir quand on a le moral dans les chaussettes.
Le secret (Robert Enrico, 1974)
Tourné un an avant Le vieux fusil, cette série noire a été co-adaptée par Robert Enrico et Pascal Jardin. Et la musique est de Morricone. Un assez bon thriller paranoïaque avec un type en fuite et un couple qui vit dans une maison isolée en montagne. Avant une grande cavale qui s'achève dans les Landes. Enrico a une mise en scène trop carrée pour un film qui aurait pu entretenir un vrai mystère sur ce fameux secret, d'Etat. Rencontre au sommet entre Trintignant et Noiret arbitrée par une Marlène Jobert frémissante. Malgré les réserves, cela mérite un coup d'oeil.
Ce soir et toujours (Tonight and every Night, Victor Saville)
Pendant le Blitz, les spectacles londoniens continuaient. Et les histoires d'amour aussi. Ceci est une petite comédie musicale sans prétention, une bluette sentimentale sans artifices. Enlevez, c'est pesé. La vraie bombe, en l'occurrence, c'est Miss Hayworth, notre Rita danse et chante comme si la fin du monde était proche. Ce qui n'était pas loin d'être le cas avec les raids aériens allemands.
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