Parade de vieux films (Décembre/3)
La cuisine des anges (We're no Angels, Michael Curtiz, 1955)
Ce film est marqué par un "esprit de Noël" et son cynisme est relativement gentil. Quelques analogies avec La vie est belle de Capra dans cette comédie noire dont la mise en scène de Curtiz s'efface devant l'abattage de ses comédiens. Il est plus que rare de voir un Bogart détendu et souriant (sic) moins à l'aise cependant que Peter Ustinov à la délicieuse onctuosité. On pourrait parler d'anomalie dans la carrière du réalisateur si celui-ci, en stakhanoviste de la pellicule, n'avait pas autant tourné, et dans tous les genres.
Music Lovers (The Music Lovers, Ken Russell, 1970)
Comme toujours dans les biographies musicales de Ken Russell (Lisztomania, Mahler), un seul aspect de la vie de Tchaikovski semble intéresser le cinéaste : ici, son homosexualité plus ou moins refoulée. Au-delà de la musique elle-même, qui rythme parfois avec bonheur certaines scènes muettes, Russell laisse s'exprimer son tempérament baroque dans des moments de pur délire ou de fantasmes. Foncièrement inégal, comme d'habitude, mais pas si mal quand même. Très bonnes interprétations de Richard Chamberlain, étonnant, et de Glenda Jackson, mémorable.
Les chouans (Maurice Calef, 1947)
Une assez piètre adaptation de Balzac, aussi dénuée de fougue qu'interprétée de façon théâtrale par un Jean Marais, peu inspiré. La politique et la guerre s'effacent devant une histoire d'amour particulièrement niaise. Il faut chercher son maigre bonheur dans les seconds rôles avec notamment Marcel Herrand et Madeleine Lebeau.
Les conducteurs du diable (The Red Ball Express, Budd Boetticher, 1952)
Eté 44, Patton fonce sur Paris. Une unité spéciale va le ravitailler au gré de sa progression, en convoyant du carburant chaque jour du port de Cherbourg jusqu'au front. Film de guerre à la marge qui montre en quelques sortes les "coulisses" des combats. Des séries B comme cela, on en redemande. Avec du rythme, des rivalités, de l'humour et même un brin de romance. Jeff Chandler est impérial et Sidney Poitier prend superbement ses marques.
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