Parade de vieux films (Août/1)
Enfants de salauds (Play dirty, André de Toth, 1968)
Libye, 1942. Un commando composé d'individus sans foi ni loi a pour mission de faire sauter un dépôt d'essence de l'armée de Rommel. Encore un rejeton des Douze salopards, en quelque sorte, mais à la sauce de Toth, on ne s'en plaindra pas. Le réalisateur, qui tourne cette fois sous pavillon britannique, s'attache moins au côté spectaculaire de l'affaire qu'à l'affrontement entre les deux meneurs du groupe, aux tempéraments opposés. Michael Caine et Nigel Davenport sont tous les deux remarquables. A l'image du titre original, le film rappelle que faire la guerre est une sale besogne pour laquelle se comporter proprement est strictement impossible. C'est d'un cynisme tranchant de bout en bout avec une scène finale sardonique d'une rare cruauté. L'un des meilleurs films de guerre des années 60, sans conteste.
Rosy la Bourrasque (Temporale Rosy, Mario Monicelli, 1980)
Une catcheuse et un ancien boxeur s'aimaient d'amour tendre. Non, ce n'est pas le bon qualificatif : tempétueux ou tumultueux seraient plus adaptés. Un Monicelli foutraque qui ose le burlesque et ne récolte que le grotesque. Fellini aurait-il fait mieux avec un sujet pareil ? Depardieu, livré à lui-même, est mauvais comme un pou. Oubliable, carrément oubliable.
La poupée brisée (The big Street, Irving Reis, 1941)
Quelque chose coince. Faire une sorte de comédie romantique autour du handicap et de la pauvreté n'est sans doute pas impossible mais il aurait fallu un talent autre que celui d'Irving Reis. Un Preston Sturges ou un Frank Capra, par exemple. Henry Fonda passe son temps à se faire humilier, son humanité fait passer l'aspect pathétique de son rôle. Plus étonnante est la prestation de Lucille Ball qu'on a peu l'habitude de voir dans des rôles dramatiques et désagréables. Si le film n'est pas un ratage complet, il le doit en grande partie à ses seconds rôles, bien écrits, touchants et superbement interprétés (Agnes Moorehead, Eugene Pallette).
La chambre des tortures (The Pit and the Pendulum, Roger Corman, 1961)
Un châtelain de se demande si sa femme décédée n'a pas été emmurée vivante. Roger Corman, le petit maître de l'horrifique, est à son meilleur dans cette nouvelle adaptation de Poe. Plus particulièrement dans les 20 dernières minutes avec résurrection sanglante et supplice d'un raffinement digne de l'Inquisition. Les décors sont somptueux et la phtographie très léchée. Tour à tour victime et bourreau, Vincent Price assure le spectacle avec force mimiques et grimaces. Epouvantablement délicieux !
L'invasion secrète (The secret Invasion, Roger Corman, 1963)
Incursion furtive de Corman dans le monde des grosses productions. Quatre avant Les douze salopards, le thème est similaire. Mais n'importe qui n'est pas Aldrich et, bien qu'efficace, le film a un côté mécanique souvent gênant, en particulier dans les scènes d'action tournées à l'arrachée. Heureusement que le casting vaut son pesant de cacahouètes : Stanley Granger, Mickey Rooney, Raf Vallone et un terrifiant Henry Silva. Quant à la photogénie de Dubrovnik, elle est indéniable. Quoiqu'il en soit, Corman n'a pas mis beaucoup de lui-même ici.
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