Cinéphile m'était conté ...

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Oh Danielia !

Gueorgui Danielia est né le 25 août 1930 à Tbilissi (Géorgie). Il débute à la réalisation en 1960 et triomphe 5 ans plus tard avec l'exquis Romance à Moscou. Satire et poésie sont les ingrédients principaux de ses films qui sont d'immenses succès populaires. Il a quelques soucis avec les autorités soviétiques à partir d'Afonia, en 1975 (voir rubrique Oldies précédente). Kin-dza-dza! (1986), son "épopée" de SF, acquiert un statut de film culte, qui ne s'est jamais démenti depuis. Son dernier film date de 2000.

 

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Mimino, 1970
Pilote d'hélicoptère en Géorgie, Mimino ne rêve que de s'asseoir aux commandes d'un avion. A Moscou, il doit partager sa chambre avec un arménien. De drôles d'aventures les attendent. Ce film est un classique en Union Soviétique, loué pour ses qualités humanistes. Il est bien difficile d'apprécier à sa juste valeur cette comédie dès lors que la plupart des jeux de mots et surtout le burlesque des accents des deux héros égarés dans Moscou sont incompréhensibles si l'on ne maîtrise pas la langue russe. Reste tout de même le charme d'un récit désuet, l'amitié entre deux caucasiens dont les peuples ne se supportent pas en général et l'importance des racines, une constante dans le cinéma de Danielia.

 

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Marathon d'automne (Osennyi marafon), 1979
La vie d'Andreï, professeur et traducteur, part en lambeaux. Sa maîtresse est jalouse de sa femme laquelle ne supporte pas ses mensonges. Son ami danois est arrêté pour ébriété, sa fille part au loin pour deux ans, son voisin le harcèle. Une comédie triste précise le sous-titre de Marathon d'automne. Et le portrait d'un homme lâche et las, à l'image de la société aux temps de Brejnev. Moins drôle et plus amer que les films précédents de Danielya mais tout aussi touchant par son empathie envers la faiblesse humaine, dans la monotonie et parfois l'absurdité de la vie.

 

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Kin-dza-dza!, 1986
Deux moscovites rencontrent un extraterrestre égaré dans la rue. Pour avoir appuyé sur un mauvais bouton, ils sont immédiatement téléportés sur la planète Pluke. Là bas, si la technologie est fort avancée, la société est basée sur des règles hiérarchiques très strictes. Dans ce film totalement loufoque, le vocabulaire est réduit à une dizaine de mots, le terme "Kou" désignant tout le reste. Kin-dza-dza!, est indescriptible, une sorte de Blade Runner bon marché, avec des effets spéciaux ridicules et des costumes plus dépareillés que dans Mad Max. Quant à l'action, elle est tout aussi imprévisible sur cette planète où les biens les plus précieux sont des allumettes. Le film est cultissime dans les pays de l'ex-URSS pour son humour déjanté et sa satire impitoyable des régimes communiste et capitaliste. De la SF à mille lieues de La guerre des étoiles.



17/01/2016
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