Glanage de vieux films (Novembre/1)
Arrêt d'autobus (Bus Stop, Joshua Logan, 1956)
Un cowboy naïf et mal dégrossi prend au lasso une chanteuse de cabaret dévergondée. Elle n'aime pas ça, du moins au début. Une gentille comédie mise en scène de façon laborieuse par Joshua Logan. Oui, mais voilà, il y a Marilyn. Touchante, vulnérable, déglamourisée. Son meilleur rôle ? D'aucuns le prétendent sans rire. Il ne faut pas pousser le bouchon trop loin, elle y est plus "actrice" que dans d'autres films mais elle n'a pas non plus une tragédie grecque à interpréter.
Le grand Meaulnes (Jean-Garbriel Albicocco, 1967)
Au grand Meaulnes, les grands remèdes. Albococco, singulier coco, mise tout sur le visuel comme si le style d'Alain-Fournier pouvait être transposé dans des images saturées de couleurs et nimbées d'une brume floue. Ce qui se voudrait poésie et réminiscences proustiennes ne donne qu'une fantaisie étrange, sans unicité, parfois ridicule quand l'accent berrichon se dissout dans de précieuses envolées romantiques. Ceci dit, Brigitte Fossey et les paysages de Sologne jouent bien.
Voyage sans retour (Where Danger lives, John Farroww, 1950)
Quand un jeune chirurgien s'éprend d'une jolie suicidée, laquelle a un vieux mari à la maison, cela sent forcément les embrouilles. Pas de panique, Robert Mitchum devrait pouvoir prendre les choses en mains. Sauf que notre homme est en piteux état, commotionné et flanqué d'une frappadingue mythomane jusqu'aux yeux. Un film noir qui ne fait pas de manières, aux ficelles grosses comme des câbles, et qui tente de passer en force. Sans réussite, désolé, Bob.
Far West 89 (Return of the bad Men, Ray Enright, 1948)
C'est un temps que les moins de 130 ans ne peuvent pas connaître. L'époque où l'Oklahoma offre des terres vierges, où les banques regorgent de billets, où les bandits font régner la terreur. Ils sont tous là, les Sundance Kid, Billy the Kid et même les frères Dalton. Grand casting de méchants dans ce western millésimé de Ray Enright avec un Robert Ryan dans une forme étincelante, telle qu'il parvient à rehausser le niveau de jeu de Randolph Scott, qui se range naturellement dans le camp des bons. Des scènes d'action rondement menées, une rivalité féminine toute en douceur, un zeste d'humour, un duel final robuste : rien à jeter ! Un pur bonheur pour ceux qui se trouvent complètement à l'ouest.
Chantez, jeunes gens (Utae wakado-tachi, Keisuke Kinoshita, 1963)
Portrait d'une jeune désenchantée qui ne se retrouve pas dans le Japon des années 60. Pas d'avenir, pas d'espoir, pas de rêves. Avec son scénario à la dérive, ses considérations mi-drolatiques, mi-désabusées, sa fraîcheur de ton, le film semble adresser un immense clin d'oeil à la Nouvelle Vague, sur le thème de "J'sais pas quo faire ! Qu'est-ce que j'peux faire ?." C'est assez incongru, surtout de la part d'un cinéaste aussi classique que Kinoshita, sans doute désireux de se mettre à la page dans le sillage des Oshima et Yoshida.
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