Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Ni morbide, ni guimauve (Restless)

Mettez-vous un moment à la place de Gus Van Sant. Votre mission, si vous l'acceptez, est de réaliser un film à partir du sujet suivant : une jeune fille, qui n'a plus que quelques mois à vivre, rencontre un garçon en dépression sévère, après avoir perdu ses parents et survécu à trois mois de coma. Et ils vont s'aimer, le temps que ça durera ! C'est un sujet impossible, qui rappelle Love Story et quelques autres avatars du genre, dont le but est de tirer les larmes jusqu'à la lie. Van Sant aux commandes, c'est Elephant dans un magasin de porcelaine, non ? Non, justement, car bien que quelque peu gêné aux entournures, le cinéaste s'en sort avec les honneurs, même si le film a souvent l'air d'un compromis, qui n'ose pas franchement choisir un ton définitif. Beaucoup de scènes sont en apesanteur et, quand il est à bout de ressources, Van Sant fait entendre une B.O qui évite les dialogues signifiants et poétise la chose. Entre le morbide fun qui pointe le bout de son nez et la guimauve melliflue, Van Sant opte pour une posture médiane. Moyennant quoi, il s'interdit de s'attendrir, tout en restant classique dans sa narration. Et ajoute un personnage imaginaire, idée un peu lourde et commune, chargé de symboles dont on se serait passé. Si Restless reste plus que regardable, il le doit en grande partie à ses interprètes, Henry Hopper (fils du regretté Dennis) et l'angélique Mia Wasikowska, dont l'alchimie crève l'écran. Tout en délicatesse et en maladresses, Restless est un Van Sant à part, qui laisse un peu dubitatif et songeur. Mais ça, vu l'argument de départ, c'était hautement prévisible. Oui, tiens, essayez un moment de vous mettre à la place du Gus, pour voir !

 


 

 



21/09/2011
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