Une vieille chanson mongole (Les deux chevaux de Gengis Khan)
"Tous les costumes et les instruments de musique (notamment ces incroyables violons à tête de cheval) utilisés dans le film ont été détruits lors des soulèvements qui ont eu lieu à Oulan-Bator, en 2009", apprend-on dans le générique de fin des Deux chevaux de Gengis Khan. Triste information, qui ne fait que renforcer le message du film de Byambasuren Davaa, sur la perte de mémoire, la fin de la transmission orale, voulues par les autorités chinoises et mongoles. Le chien jaune de Mongolie, L'histoire du chameau qui pleure et, maintenant, Les deux chevaux de Gengis Khan, la cinéaste mongole n'en finit pas de décliner le bestiaire de son pays. Cette fois, c'est pourtant différent, les deux chevaux en question font référence à une chanson très ancienne qui semble avoir été oubliée par tous. C'est la quête d'Urna, une promesse faite à sa grand-mère, que d'en retrouver les paroles. Elle qui habite la Mongolie intérieure (soit une province chinoise), traverse la frontière et va sillonner la Mongolie extérieure. Faute d'un scénario réduit à sa plus simple expression, le film de Davaa s'apprécie pour son aspect documentaire, ses rencontres impromptues avec des habitants qui perdent peu à peu leurs traditions (la sédentarisation des éleveurs, l'urbanisation galopante). Dans une tonalité douce, plus que lyrique, Les deux chevaux de Gengis Khan avancent au petit trot. On y entend des chants magnifiques et nostalgiques, on y voit des prairies immenses. A lui seul, le rendez-vous final entre la chanteuse et une vieille au visage parcheminé, vaut le déplacement de par sa beauté simple qui va au-delà des mots. Mais pas des chansons.
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