Cinéphile m'était conté ...

Il faut croire aux miracles : Lourdes, présenté à la Mostra de Venise en septembre 2009, sort enfin sur nos écrans. A quoi doit-on ce retard ? Sans doute au caractère du film, difficilement classable, pas plus un manifeste anti-catholique qu'une démonstration sulpicienne. Des acteurs français, tous excellents (Testud, Todeschini, Seydoux), dirigés par une réalisatrice autrichienne, Jessica Hausner, pour un film qui décrit par le menu un pèlerinage à Lourdes, ma foi, pourquoi pas se plonger dans l'atmosphère étrange voulue par la cinéaste ? Attention, quand même, l'expérience peut provoquer un rejet immédiat : le film est volontairement atone, rempli de dialogues anodins, qui pourraient passer pour niais s'ils n'étaient pas sous-tendus par une ironie que l'on peut juger grinçante, mais rien n'est moins sûr. Jessica Hausner ne dénonce pas explicitement le"cirque" commercial de Lourdes, mais elle le montre, ce qui est déjà une façon de donner une opinion, ou pas ? Quand Sylvie Testud se met a marcher, est-ce un miracle ou une simple rémission ? La réponse ne figure pas dans ce film surprenant qui se termine par la remise du prix du "meilleur pèlerin de l'année" (sic). Vous êtes prévenus, impossible de dire où la réalisatrice veut en venir. A chacun de se faire sa propre religion (hé, hé).