Scandale à l'italienne (L'empire des Rastelli)
Largement inspiré du scandale Parmalat, L'empire des Rastelli est pétri de bonnes intentions et entend se placer dans la continuité des grands films politiques et sociaux des Rosi, Petri et tutti gli altri. L'ennui, c'est qu'Andrea Molaioli n'a pas le talent de ses aînés et que son scénario est passablement mal écrit. Le film hésite entre la satire et un ton plus documentaire et ne fait qu'empiler les informations, plus ou moins utiles, dès lors que l'on a compris, très tôt, que la grande entreprise qu'il décrit va dans le mur et que ses dirigeants ont beau corrompre la gent politique, ils n'arrêteront pas sa chute. L'idée de suivre le directeur financier de la société, l'un des rares à être presque honnête en son sein, et qui paiera pour les plus puissants, était bonne, d'autant que le rôle est joué par le toujours excellent Toni Servillo. Mais elle est sous-exploitée et s'accompagne d'une historiette sentimentale qui n'a pas sa place. Molaioli voulait livrer une charge féroce contre les dérives capitalistes sous le règne de Berlusconi, c'était prometteur. Mais le film est réalisé de manière si terne qu'il devient aussi palpitant qu'une course de crabes sur la plage.
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