Les sens tourneboulés (Indigo)
Indigo ? Inde, I go ! Le jeu de mots vaut ce qu'il vaut, il a donné son titre au roman de Catherine Cusset, laquelle, une fois de plus, se livre à une analyse psychologique sans aménité de ses personnages, faibles humains dont les errements sentimentaux les font trébucher. D'autant que le climat de l'Inde, sa complexité intrinsèque, ses excès en tous genres, tellement opposés au bon vieux rationalisme occidental, leurs tourneboulent quelque peu les sens et les fragilisent au plus haut point. La romancière s'y entend pour tisser les fils de l'intime et les entremêler savamment. A vrai dire, elle est assez cruelle dans le portrait de ces intellectuels à l'ego démesuré dont le comportement amoureux relève souvent du pathétique. Leurs aventures sont plutôt amusantes, décrites par la plume ironique et narquoise de Catherine Cusset. En revanche, celle-ci a davantage de mal à nous faire sentir ce pays unique qu'est l'Inde, qui sert ici de toile de fond mais n'accède jamais au premier plan. Non, les mots de l'auteure n'ont pas cette force d'évocation qui feraient s'exhaler les odeurs, ce mélange si caractéristique de rose, de safran et de ... puanteur atroce. Ne subsistent qu'une poignée d'intrigues, distrayantes, mais qui, prises séparément, ne frappent véritablement par par leur originalité.
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