Vite fait, bien fait (Rester sage)
De son maître avoué, Jean Echenoz, le nancéen Arnaud Dudek n'a pas encore la maîtrise, mais Rester sage n'est que son premier roman et il affiche déjà quelques promesses. Le récit, en lui-même, n'a rien de palpitant : la remise en question d'un trentenaire, au chômage et largué par sa fiancée. En revanche, Dudek est doué pour les portraits, quelques phrases lui suffisent pour caractériser ses personnages. Les va et vient temporels ne lui font pas peur non plus : l'enfance, le présent et même le futur de ses héros, il les brosse d'une plume rapide, incisive et ironique. Dudek aime aussi les digressions, mais il n'en abuse point, s'érigeant défenseur des escalators qui, c'est vrai, souffrent d'un manque de reconnaissance sociale. Rester sage est un roman bref et lapidaire, qui amuse par son sens de l'observation et de la formule qui fait mouche. A mi-chemin entre les derniers Dubois et Fargues, il décrit, vite fait, bien fait, les travers et les lâchetés de notre monde. Un début encourageant.
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