Les ressorts d'une tragédie inéluctable (Après le sud)
Pour son premier long-métrage, Après le sud, Jean-Jacques Jauffret s'empare d'un fait divers, arrivé quelque part du côté de Marseille, dont il décrit la mécanique inéluctable à travers les emplois du temps et les faits et gestes de 4 personnages qui se croisent, ou pas. Le procédé a son intérêt : montrer comment une série de petites humiliations conduisent à des comportements tels que le rejet de l'autre et/ou le repli sur soi-même. Encore faut-il le mettre en oeuvre avec une certaine finesse et, dans Après le sud, les ressorts sont trop visibles et les événements très prévisibles, permettant au spectateur d'anticiper sans grand risque de se tromper. Un sentiment accentué par une mise en scène rectiligne, plate et uniforme. Jauffret use et abuse de l'effet "Rashomon", soit les mêmes scènes vues sous des angles différents à plusieurs reprises. Cet artifice, très à la mode, a un impact certain quand il est utilisé à bon escient, pas quand il devient répétitif et systématique. Par ailleurs, le final, tragique, avec son aspect christique, est un peu "too much". Il contribue à ce que ce premier essai de Jauffret laisse une sensation d'inachevé et une frustration certaine.
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