L'honneur des voyous (Les Lyonnais)
Tiens, un flic qui se penche, presque avec tendresse, sur le monde des voyous repentis. Si Olivier Marchal, l'ancien policier, s'intéresse au parcours d'Edmond Vidal, chef du célèbre Gang des Lyonnais, ce n'est pas que par fascination pour le gangstérisme, quoique un peu quand même. Le sens de l'honneur et de certaines valeurs, disparues aujourd'hui, sont évidemment au coeur de son film. Bien écrit par ailleurs, convaincant dans sa période contemporaine, Les Lyonnais est un polar à l'ancienne, haché par des flambées de violence typiques de la manière du cinéaste. C'est un film de gueules, ravinées par l'âge et les années de prison. Les Lanvin, Duval et Karyo ont la bonne idée de rester sobres, le verbe rare et le flingue agile. Dans l'évocation des années 70, à l'aide de flashbacks maladroits, Marchal est nettement moins inspiré. Il tente de copier Romanzo criminale, sans y parvenir. Les Lyonnais est manifestement plus proche de l'univers d'un Lautner que d'un Melville, qu'on ne s'attende donc pas à une oeuvre ambitieuse. Sec et nostalgique, le film a simplement l'efficacité requise pour les amateurs du genre.
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