Cinéphile m'était conté ...

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Le port de l'angoisse (38 témoins)

Trois titres à la une du quotidien du Havre, suite au meurtre d'une jeune femme en pleine rue, au coeur de la nuit : La peur (qui est l'assassin ?), La douleur (le temps du recueillement), La honte (personne n'a rien vu, rien entendu ? Mensonges !). Dans la cité havraise, décidément très tendance au cinéma, Lucas Belvaux filme des avenues désertes, des grues et des containers, pas l'ombre d'un arbre ou d'un jardin à l'horizon. Une ville minérale. L'enquête policière n'intéresse pas le réalisateur, 38 témoins est un film sur la lâcheté collective et/ou sur l'indifférence. Celui qui parle, enfin, est stipendié par ses voisins et sur sa porte quelqu'un a écrit Balance. Sympathique, le climat, pour un peu on se croirait aux pires heures de la Collaboration. Pour arriver à la scène de reconstitution du crime, presque insoutenable, Belvaux a choisi de surdramatiser le sentiment de culpabilité du "délateur", quitte à faire surjouer Attal, qui a un monologue pénible à débiter dont il ne se tire pas très bien. Les scènes de couple avec Sophie Quinton ne sont pas non plus très réussies et poissent encore davantage l'atmosphère. Le personnage de la journaliste, pour stéréotypé qu'il soit, est heureusement sauvé par une Nicole Garcia impeccable. Dans ce port de l'angoisse qu'est devenu Le Havre, le film finit, un peu laborieusement, par atteindre son but : montrer les sombres facettes de l'âme humaine. Pas folichon.

 




14/03/2012
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