Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

De la fantaisie contre la grisaille (Adieu Berthe)

Et si Bruno Podalydès était le Wes Anderson français ? Allez, pas totalement, mais un peu, quand même ? C'est plus particulièrement vrai dans Adieu Berthe ou l'enterrement de mémé, qui tente, et réussit assez souvent, à mêler jeux de mots impossibles, histoires sentimentales compliquées, poésie du quotidien, fantaisie allègre et évocation iconoclaste de la mort. Avec un soupçon de magie en plus, histoire de faire disparaître les peines et l'illusion de notre immortalité. Avec son frère Denis, acteur toujours subtil, Denis Podalydès prend ses aises avec le vaudeville, son genre fétiche, en lui donnant une profondeur et une gravité cachées, qu'il n'avait jamais autant travaillé au corps. La mise en scène n'est pas renversante, soit, mais, ceci mis à part, le film parvient, sous des aspects volontairement vieillots ou burlesques, à parler intelligemment de notre époque, de ses manies ridicules et de ses rites amoureux, aussi touchants que pathétiques. Les textos tiennent une place capitale dans Adieu Berthe, média des transports amoureux, des petits mensonges et des arrangements avec les tracasseries de la vie. Ce film est fragile, un souffle de vent suffirait à déranger sa gracieuse harmonie, mais il tient la distance, nonobstant quelques trous d'air. Valérie Lemercier, Isabelle Candelier, Michel Vuillermoz et une foultitude de seconds rôles, aux côtés des frères Podalydès, intègrent parfaitement leurs voix dans cette sarabande joyeuse qui fait la nique à la grisaille ambiante. Avec une fausse insouciance et une vraie tendresse.

 


 

 



20/06/2012
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