Cinéphile m'était conté ...

Dimanche 26 février 2017

Journée parisienne, hier. Pour aller au cinéma, bien sûr. Et marcher un peu. Du côté de l'avenue de Clichy puis des Champs. Je ne sais pas combien de salles de cinéma parisiennes j'ai pu fréquenter depuis une trentaine d'années. Ces derniers mois, je suis beaucoup allé au Cinéma des cinéastes. Il y a plus rutilant comme endroit mais j'aurai toujours de l'affection pour les cinémas indépendants face aux multiplexes. Je n'avais pas de grandes attentes par rapport aux films à voir ce samedi mais je ne pouvais décemment manquer le dernier Wajda. Finalement, ce fut Fukushima mon amour, la belle surprise.

Lundi 27 février

Après les César, les Oscars : l'enchaînement est devenu classique. L'importance que l'on donne à ces derniers me semble démesuré mais rien à faire, c'est le cinéma dominant (comme on dit le mâle dominant). Rien à reprocher au palmarès avec Moonlight, Casey Affleck, Emma Stone, La La Land, Le client et j'aurais envie de dire surtout, Viola Davis, qui m'a sidéré dans Fences. On a beaucoup vu de bons films américains ces derniers temps dans les salles, pas la peine de faire la fine bouche, mais ce côté saisonnier va s'estomper et les mois prochains vont élargir le spectre jusqu'au festival de Cannes.

Mardi 28 février

Le 28 mars, Georgia (Four Friends) d'Arthur Penn sort en DVD. J'ai eu beau chercher, je n'ai pas trouvé d'édition précédente de cette merveille, du moins en pressage français, hormis une VHS sortie en 1995. Georgia fait partie de mes films préférés de tous les temps, mais que je n'ai pas revu depuis sa sortie de peur d'être déçu. C'est le seul film, avec Les moissons du ciel, que j'ai vu deux fois à une semaine d'intervalle, en 1982. Je me souviens de l'endroit, c'était le Katorza à Nantes, une ville située à 90 km du lieu où j'habitais, vrai désert culturel, soit dit en passant. Georgia, ce fut un coup de foudre immédiat et je m'en souviens comme d'un premier amour. De là, ma réticence à le revoir, n'est-ce pas naturel ?

Mercredi 1er mars

Parmi les sorties de la semaine, il est un film que je n'irai voir pour rien au monde : Logan. Pas parce qu'il me semble mauvais (quoique) et je n'ai d'ailleurs rien contre son réalisateur, James Mangold. Non, ce qui m'a agacé c'est d'avoir subi sa bande-annonce une dizaine de fois au cinéma et surtout sa publicité incessante sur Allociné, notamment. Il m'arrive d'aller sur ce site pour une recherche sur tel ou tel film (ça ne vaut pas IMDB ni Sens critique mais ça complète). Pendant une semaine au moins si vous tapiez n'importe quel titre de film, La grande illusion ou Moonlight, au hasard, eh bien, comme première réponse, vous aviez systématiquement Logan. Une sorte de harcèlement textuel qui à mon avis a dû être sacrément contre-productif mais bon, je n'étais pas la cible non plus. Et je ne parle même pas des bandeaux consacrés au dit fil et sponsorisés. Je sais bien que la pub fait vivre mais il y a un moment où sa prise de pouvoir sur l'information donne des envies de boycott (du site autant que du film). Et, évidemment, vous ne trouverez pas l'affiche de Logan ci-dessous. manquerait plus que ça !

Jeudi 2 mars

Une bien belle soirée hier avec la projection en avant-première de Paris pieds nus du duo belgo-canadien formé par Dominique Abel et Fiona Gordon. Présents après la séance, ils ont ravi la salle par leurs interventions espiègles, aussi drôles que leur film qui lui, dans la continuité de Rumba et de La fée est un exercice de style poétique et bigarré. L'occasion d'évoquer aussi la grande Emmanuelle Riva qui a interprété son dernier rôle pour eux, avec une grâce et une gaieté qui font chaud au coeur. Chouette que les dernières images que l'on aura d'elle soient celles-ci.

Vendredi 3 mars

Le voici enfin le programme du Cinélatino de Toulouse qui m'occupera à partir du vendredi 17 mars. Une manifestation à part, comparé à La Rochelle et à Toulouse, puisque à de rares exceptions près, il n'est pas question d'avant-premières mais d'inédits qui pour leur grand majorité ne trouveront pas leur chemin dans les salles françaises. Il y a beaucoup de premiers et seconds films et donc peu de cinéastes connus hormis le mexicains Escalante et Claudia Sainte-Luce, par exemple. De cette dernière, on avait beaucoup apprécié Les drôles de poissons-chats. Jazmin et Toussaint, présenté à Toulouse, sera distribué en France à la fin du mois de mars.

Samedi 4 mars

Temps de pluie. J'aime cette atmosphère mélancolique qui donne envie de rester calfeutré. Les sorties de mercredi prochain marquent une semaine moyenne au cinéma, sauf surprises. J'ai vu et aimé Paris pieds nus et La confession. J'attends surtout le premier film de Kiyoshi Kurosawa, l'argentin Citoyen d'honneur et le premier film de Nicolas Bedos. Quant à l'américain de service, Les figures de l'ombre, j'ai l'impression de l'avoir déjà vu avec sa B.A très didactique et le marketing pénible sur allociné. Les films que j'attends sortent plus tard en mars. Patience.