La semaine d'un cinéphile (12)
Dimanche 4 décembre 2017
Alors que s'annonce l'une des semaines les plus prolifiques en matière de sorties au cinéma, cela n'empêche pas de jeter un oeil sur les projets des cinéastes qui me sont chers. Celui de Christian Petzold, par exemple, l'auteur de Barbara et Phoenix. Inspiré d'un roman d'Anna Seghers, Transit évoquera le sort des réfugiés en Allemagne en 1940, en dressant des parallèles avec la situation actuelle. Prometteur.
Lundi 5 décembre
Que faire pendant les nuits d'insomnie ? En ce qui me concerne la question se pose avec encore plus d'acuité ces temps ci, étant donné un mal aux cervicales lequel, malgré les corticoïdes, a tendance à s'amplifier, et en particulier la nuit. Nous ne sommes pas dans un blog médical alors mon interrogation est simplement : que faire pendant une nuit sans sommeil ? Me tourner mille fois dans mon lit ? Lire ? Regarder un film ? Je n'adhère pas à la troisième option parce que l'endormissement peut malgré tout venir et parce que je n'aime pas arrêter un film pour le reprendre plus tard. Bien entendu, je pourrais regarder un DVD et voir quelques scènes d'Antoine et Antoinette, de Avanti ou de Rashomon (par exemple). Mais autant voir une compilation sur Youtube, non ? Bref, tout ceci pour dire que non, je ne suis pas partant pour des séances nocturnes même dans un état de veille non choisi. J'ai bien conscience du peu d'intérêt de ces quelques lignes mais comme je n'avais rien d'autre à raconter ...
Mardi 6 décembre
En jetant un oeil sur les programmes à venir de Sundance Channel, je suis tombé sur un film ghanéen qui m'était inconnu. Et de fil en anguille, j'ai découvert l'existence des AMAA (African Movie Academy Awards). Inutile de dire que les films primés ne sortent pas, sauf exception, sur les écrans français. Les projets ont déjà du mal à se monter mais si au moins la distribution était assurée de façon satisfaisante. A titre d'information, les grands vainqueurs des AMAA 2016 sont The cursed ones (Ghana) et L'oeil du cyclone (Burkina). Jamais entendu parler jusqu'ici !
Mercredi 7 décembre
Deux choses m'ont fait sursauter en feuilletant le nouveau numéro de Studio Ciné Live. L'une m'a fait sourire de bonheur quand il est écrit dans la cahier critiques que Quand une femme monte l'escalier était le plus beau film de l'année. Ceux qui me lisent savent à quel point le cinéma de Mikio Naruse me touche, alors... La phrase qui m'a agacé est celle-ci : "Tchoukhraï, son nom ne vous dit sûrement rien." Je doute que les membres du magazine lisent ce blog mais sachez que si, il y a quelques cinéphiles qui connaissent tout de même l'auteur de La ballade du soldat !
Jeudi 8 décembre
Il y a 40 ans, ils tournaient Au fil du temps, Coeur de verre, Le coup de grâce. On a beaucoup écrit sur la nouvelle génération de cinéastes allemands après une longue période de vaches maigres, Wenders, Herzog et Schlöndorff (Fassbinder est mort prématurément). Aujourd'hui, ils ont respectivement 71, 74 et 77 ans. Et ils tournent toujours. Bien entendu, l'accueil n'est plus le même, leurs films ne suscitant qu'indifférence (Les beaux jours d'Aranjuez), ricanements (Salt and Fire) ou intérêt poli (Diplomatie). Mais ils sont toujours là et peuvent avoir la satisfaction d'avoir remis le cinéma germanique sur les flots, lequel aujourd'hui se porte plutôt bien (Ade, Petzold, Schwochow ...).
Vendredi 9 décembre
Kirk Douglas a 100 ans. Grand acteur, homme remarquable (je préférerais toujours Gregory Peck, cependant). Un film, là, tout de suite, qui me vient à l'esprit ? Plutôt que Van Gogh ou Spartacus, je dirais Le gouffre aux chimères. Parce que c'est un Billy Wilder pas si connu, parce qu'il dénonce le voyeurisme des médias et anticipe la télé-réalité, parce que Kirk y est monstrueux là-dedans !
Samedi 10 décembre
Ils sont morts à quelques jours d'intervalle, cette semaine. Jean-Loup Passek, critique éminent et directeur historique du Festival de cinéma de La Rochelle et Bernard Perreau, animateur de ciné-club et figure tutélaire de la cinéphilie orléanaise. Deux personnalité de "passeurs", exigeants et bienveillants, symboles d'une cinéphilie ouverte, généreuse et active. A l'opposé de celle des commentateurs, que l'on retrouve sur la plupart des blogs aujourd'hui et davantage nourrie de films vus en DVD ou en streaming au détriment des projections en salles, dans les festivals, dans un élan de partage et d'échanges, dans la réalité, pas devant un écran d'ordinateur. Autres temps, autres moeurs.
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