La semaine d'un cinéphile (23)
Dimanche 19 février 2017
Gloria est l'un de meilleurs films latino-américains de ces dernières années. Son réalisateur, le chilien Sebastian Lelio a présenté cette année Una mujer fantastica à la Berlinale, le quotidien d'une femme transgenre après la disparition de son compagnon. J'espère le voir à Toulouse le mois prochain. On note d'ailleurs beaucoup de sorties latinos programmées en mars. Ce qui n'est évidemment pas pour me déplaire.
Lundi 20 février
Les américains ne sont pas à un remake près. Dans la ligne du viseur : Toni Erdmann, de Maren Ade, toujours en course pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Un certain Jack Nicholson, retiré des écrans depuis plus de 6 ans, est à l'origine de ce projet avec le studio Paramount. On imagine déjà le résultat : un film d'un peu plus d'1 heure 30 où l'humour sera, comment dire, plus direct que l'original. Aevc dans le rôle principal, Kristen Wiig. Un petit coup de wikipédia pour m'aider à la localiser. Il manque encore un réalisateur à l'affaire mais ce n'est vraiment pas ce qui compte, apparemment.
Mardi 21 février
Comme beaucoup, en me réveillant le matin, je me dis souvent que le rêves que j'ai fait durant la nuit étaient étonnants et bizarres. Si seulement on avait inventé la caméra à enregistrer les rêves, nous aurions à disposition un beau catalogue de films, plus proches de David Lynch que de Maurice Pialat, pour la plupart. Quoique, la nuit dernière, mon rêve, lequel est relativement récurrent, avec des variantes, ce rêve donc fut plus proche du mélodrame à la Douglas Sirk, reposant sur une situation amoureuse désespérée qui n'était pas sans me rappeler ... mais chut. Je me suis réveillé triste, en tous cas, et le coeur bien gros. Et le temps était à l'unisson.
Mercredi 22 février
Outre les hommages à Hitchcock et Tarkovski, le festival de La Rochelle vient d'annoncer qu'il consacrerait une rétrospective à Volker Schlöndorff en juillet prochain à l'occasion de la sortie de son nouveau film. Cela tombe bien : des mosuquetaires de la Nouvelle vague allemande : Fassbinder, Herzog, Schlöndorff, Wenders, il est de loin celui que je préfère, devant Wenders. Sa filmographie n'est pas uniforme mais elle est toujours passionnante et pas seulement pour Le tambour ou L'honneur perdue de Katarina Blum. De Les désarrois de l'élève Törless à Diplomatie, l'ancien assistant de J.P Melville a réalisé de nombreuses oeuvres marquantes, souvent d'origine littéraire, d'ailleurs (adapter Proust, il fallait oser) : Le roi des aulnes, La servante écarlate, Le faussaire, Le coup de grâce). Une bonne occasion pour moi de compléter m connaissance de sa filmographie, notamment avec Michael Kohlhaas et Un crime ordinaire.
Jeudi 23 février
Sidney Poitier a eu 90 ans cette semaine. Grand acteur et, cela ne gâche rien, homme de convictions à l'intégrité incontestable. Il a été nommé à l'Oscar pour La chaîne avec Tony Curtis, un film qu'il faut voir et revoir. Il a été reçu en 2009 la médaille présidentielle de la Liberté, la plus haute distinction civile américaine. Poitier, c'est juste quelqu'un de bien.
Vendredi 24 février
Cela m'arrive trois fois dans l'année, à peu près. Regarder la télé, le soir, n'est pas vraiment ma tasse de thé. Si, parfois, un fil diffusé vers 21 heures m'intéresse, eh bien je préfère l'enregistrer. C'est comme ça. Hier soir, j'ai tout de même fait une exception pour La grande librairie car il y était question de cinéma. Et de littérature aussi, de leur imbrication, de leurs différences d'écriture, etc. J'ai beaucoup de respect et d'admiration pour Costa-Gavras et Frémaux, dont j'ai beaucoup aimé Sélection officielle, mais je dois avouer que même si l'émission était plaisante, on a beaucoup fait dans le poncif et la considération mille fois énoncée auparavant, le tout entre gens cultivés et légèrement coincés (pas à l'aise l'ami Frémaux). Sur ce, je remets ça ce soir avec Les César. J'arrête après, c'est promis !
Samedi 25 février
Elle était comment cette cérémonie ? Longue, parfois émouvante, longue, avec un peu d'humour et, surtout très longue. Je suggère juste une chose aux responsables des César. Pourquoi, au lieu de les accumuler en fin de soirée, ne pas disséminer les temps forts à intervalles réguliers. Meilleure réalisation à 21h30, meilleur acteur à 22h30, meilleur film à 23h00, meilleur film à minuit, etc. Je suis content pour Elle et Divines. Je trouve que c'est un excès d'honneur pour Dolan et Loach (dont j'aime les autres films). Je suis déçu pour Frantz, Les innocentes et Victoria. Maintenant, on croise les doigts pour Isabelle. Elle le mériterait.
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