La semaine d'un cinéphile (20)
Dimanche 29 janvier 2017
Pas vraiment un dimanche pour cinéphile aujourd'hui avec le programme sportif qui est proposé : un Federer/Nadal comme à la belle époque et le triomphe espéré de nos experts handballeurs. Heureusement, je ne dispose pas de Canal + pour terminer avec PSG/Monaco. Portion congrue pour le cinéma mais je vais tout de même commencer un cycle George Stevens, motivé par ma lecture de Positif, avec un film ce soir et deux autres lundi et mardi. En effet, j'ai quelques trous à combler dans la filmographie de ce réalisateur que je ne demande qu'à réévaluer dans propre panthéon. The more the merrier, Something to live for et The only Game in Town : voici ce qui m'attend.
Lundi 30 janvier
Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, non ? Et je me compte dans le lot. Il est vrai que j'avais balayé Split d'un revers de main mais en feuilletant les Cahiers du cinéma du mois et en découvrant une critique élogieuse (je n'ai lu que la fin), cela pourrait m'inciter à lui donner une chance malgré l'agressive campagne marketing (mais celles de Nocturnal Animals et La La Land l'étaient tout autant). En revanche, Silence de Scorsese semble plutôt ennuyeux, toujours selon Les cahiers. Mais rater un Scorsese, cela n'est vraiment pas possible même s'il avait décidé de filmer une biographie de Dave (peu probable). La couverture du mag' est consacrée à Jackie. Mon futur N°1 ? Tremble, La La Land !
Mardi 31 janvier
Parmi les films que j'attends avec patience mais détermination (?), l'un d'eux sort le 22 février. Eh non, il ne s'agit pas de Split (Ok, je vais arrêter d'en parler) mais de Les fleurs bleues. L'ultime Wajda est fidèle à l'idée de résistance qu'il a toujours manifesté dans sa vie et sa carrière. Je me souviens qu'au moment de sa mort, j'avais fait un tour rapide de blogs censés être cinéphiles et je n'avais rien vu ou presque. D'accord, il n'est pas américain mais quelle tristesse pour un auteur pareil.
Mercredi 1er février
Je savais bien entendu que le livre de Thierry Frémaux me passionnerait, mais pas à ce point. Hier soir, j'ai lu une première centaine de pages, de la clôture du Festival de Cannes 2015 à fin août. Il y est question de l'événement mais de manière personnelle et sensible, surtout devant les attaques dont il est l'objet. Et c'est le Frémaux fidèle en amitié qui touche : Tavernier, Scorsese, Lindon.... Et il y a le fou de littérature, le cycliste, l'amoureux du Vercors. J'avais envie de continuer la lecture tout au bout de la nuit.
Jeudi 2 février
Lecture de Sélection officielle, toujours, qui m'a emporté une bonne trentaine de minutes après minuit. De tout ce que j'ai lu hier soir, c'est l'hommage à Scorsese au Festival Lumière qui m'a le plus touché. Je n'aime pas seulement le cinéaste pour ses films mais aussi pour son action formidable en faveur du patrimoine et, plus globalement, pour son amour immodéré pour le 7ème art. Pourquoi le livre de Frémaux ma plait-il autant ? Parce que davantage qu'un livre de passionné de cinéma, Frémaux montre qu'il est avant tout fasciné par ceux qui font le cinéma. Et ému. Et c'est cela qui est beau. A propos d'émotion, le joli rôle de John Hurt dans Jackie, que j'ai vu hier soir, n'en est pas dépourvu.
Vendredi 3 février
Pas de film vu hier, ni en salle, ni chez moi. J'ai pris la route avant la tempête. J'ai prévu deux séances samedi soir à Poitiers pour Valley of the Stars et Yourself and Yours, invisibles à Orléans. Lu 200 pages hier de Sélection officielle. Avec moins de fièvre, le livre est parfois répétitif et je m'interroge sur l'égo de Frémaux. C'est tout de même passionnant de suivre au jour le jour comment se construit la sélection de Cannes avec l'angoisse de ne pas y arriver, la pression des producteurs et des metteurs en scène, les surprises qui arrivent par DVD comme Toni Erdmann, d'emblée identifié comme un film exceptionnel par toute l'équipe de sélection. Je termine le livre ce soir.
Samedi 4 février
Le souffle de la tempête. Je l'ai entendu une grande partie de la nuit. J'ai terminé Sélection officielle. J'ai trouvé le livre passionnant, mais comment aurait-il pu en être autrement ? Je sais bien que Thierry Frémaux ne fait pas l'unanimité à la tête du grand cirque cannois. C'est oublier la qualité du premier festival au monde, il n'y a qu'à se remémorer la liste des films présentés lors de la dernière édition. Et c'est oublier l'énergie et la passion que Frémaux met dans le Festival Lumière dans sa chère ville de Lyon. Ceux qui le critiquent, parfois violemment, qu'ont-ils fait de tellement remarquable, eux ? Toujours la même histoire, en définitive, la critique est facile et l'art est difficile.
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