Cinéphile m'était conté ...

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La vieillesse est une maladie honteuse (La demora)

Décidément, Rodrigo Pla est adepte des changements de style : après le vibrant La zona et l'austère Desierto adentro, La demora se situe dans une tonalité sombre, avec une ambiance urbaine, le film se passant à Montevideo mais son argument est valable pour n'importe quelle ville. Une femme seule avec trois enfants et un vieux père de plus en plus dépendant n'arrive pas à joindre les deux bouts. Le sentiment d'oppression est très fort dans La demora et "justifie" la geste insensé qu'elle va faire. Inhumain, d'une certaine façon, mais explicable. De toutes manières, Rodrigo Pla a décidé d'exclure tout jugement de son récit. Il montre des faits, des comportements, dans une atmosphère naturaliste. Sans chercher à dramatiser, il parvient à une émotion digne. Le visage de cet homme âgé, abandonné sur un banc, à la mémoire défaillante, ne fait pas que toucher en plein coeur. Elle traduit un isolement et l'indifférence de nos sociétés qui considèrent la vieillesse comme une maladie honteuse.

 




20/02/2013
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