La bestialité du genre humain (Cartel)
Il n'y a strictement rien à dire sur la mise en scène de Ridley Scott dans Cartel : rutilante et et efficace, elle est au service du scénario de Cormac McCarthy dont c'est davantage le film que celui du réalisateur. Plutôt que de raconter une histoire, celle-ci est somme toute sans grand intérêt, l'auteur de La route impose sa vision du monde et des hommes. Elle est noire, cauchemardesque, misanthrope et misogyne et s'appuie sur des leviers archiconnus : le pouvoir, le sexe, l'argent, la mort. Et une certaine idée de jusqu'où le genre humain est capable d'aller quand son animalité, pour ne pas dire bestialité, prend le dessus. Très bien mais où est passé le film dans tout ça ? Ce ne sont que vignettes collées les unes à côté des autres sans souci de relier le tout par une narration qui tiendrait la route. Entre dialogues ampoulés et images sophistiquées, Scott arrive à caser quelques scènes d'action plus ou moins gore. Mouais. Et le casting haut de gamme, qu'en est-il ? Fassbender et Diaz ainsi que Pitt, à un degré moindre, ont un peu de grain à moudre. La pauvre Pénelope Cruz n'a pas cette chance. Quant à Bardem, on est tellement obnubilé par son improbable coiffure en pétard que l'on oublie ce qu'il est venu faire dans cette galère. Cartel n'est pas un vrai mauvais film, il a ses fulgurances, un concept ambitieux et une esthétique chic qui en font un bel écrin. Rempli de vide.
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