La semaine d'un cinéphile (9)
Dimanche 13 novembre 2016
Depuis que je suis rentré à l'hôtel, après la clôture du Festival, la tristesse m'a envahi. 10 jours d'intense fréquentation cinématographique et le manque qui va venir. Pourtant, je n'ai pas d'amis à Arras même o=pas de connaissances comme à La Rochelle. Ce n'est que ma deuxième année ici mais je sais que je reviendrai. Ce furent des journées denses pendant lesquelles j'ai quand même dû consulter un médecin en urgence et passer un scanner (mais pas pour fatigue ou surmenage). Et le reste du temps, sur un nuage, à voir, écouter, écrire sur le même thème. Le nuage a crevé, je suis seul.
Lundi 14 novembre
Passage par Paris. L'expo Les icônes de l'art moderne est une merveille. Qui réjouit et régénère. On ne peut pas en dire autant du film de Wenders, Les beaux jours d'Aranjuez. Nous étions deux dans la salle du côté de Montparnasse. Le cinéma est une maladie, son antidote est le cinéma (ce n'est pas de moi).
Mardi 15 novembre
Au début du mois est sorti un coffret de 3 DVD consacré à Grigori Tchoukhraï. Y figurent ses trois films les plus connus (mais qui ne le sont pas suffisamment des cinéphiles) : Le quarante et unième, La ballade du soldat (copie restaurée), Ciel pur. Trois films essentiels pour ceux qui s'intéressent au cinéma soviétique ou plus généralement à l'histoire du cinéma. Je tiens La ballade du soldat pour l'un des plus beaux films de tous les temps et je désespère surtout de l'invisibilité des autres films de Tchoukhraï. Il y a longtemps que je cherche à voir Il était une fois un vieux et une vieille mais je n'y suis toujours pas arrivé (pour l'instant).
Mercredi 16 novembre
Comment se passer désormais de la VOD ? Pour tous ces films ratés quand on n'a pas la "chance" d'habiter Paris. Parmi les prochains films proposés par UniversCiné figurent par exemple Sparrows, Man on high Heels, Chala, Carmina !, Une nouvelle année, Parasol. Je n'ai pas vu ce dernier et même si la critique est loin d'être clémente, je ne le manquerai pas, ne serait-ce que parce qu'il s'agit d'un film belge et que j'ai encore constaté à Arras la vitalité et la diversité de la cinématographie de nos voisins avec Noces, Souvenirs et Vincent, qui seront bientôt à l'affiche et qu'il faut absolument voir.
Jeudi 17 novembre
Ce soir, Benoît Jacquot sera au cinéma Les Carmes pour présenter son film A jamais, qui sort bientôt sur les écrans. J'entretiens avec son cinéma des relations plutôt distantes et il y a bon nombre de ses films que je n'aime pas (Sade, Au fond des bois). Mais je le suis volontiers, sachant qu'une bonne surprise n'est pas impossible : ce fut le cas pour Les adieux à la reine mais pas pour Journal d'une femme de chambre. quoi qu'il en soit, ce sera toujours intéressant de l'entendre. Je dois avouer que les nombreuses rencontres et débats autour des films à Arras m'ont redonné le goût de ces moments d'échanges. On n'y perd jamais son temps, en tous cas.
Vendredi 18 novembre
Comme chaque année, Télérama a choisi ses 15 films de l'année. Déjà ? Oui, c'est comme si l'année se terminait de plus en plus tôt et qu'il y avait urgence à donner son palmarès avant les autres. La liste est très conforme à ce que l'on pouvait attendre, très conformiste si l'on veut, et raccord avec les goûts de ses lecteurs. 80% des films choisis étaient présents à Cannes, preuve que le festival reste l'événement n°1 de la planète cinéma et tant pis pour ses contempteurs. Ade, Loach, Ozon, Almodovar, Allen, Verhoeven, Jarmusch, Mendonça Filho ... sont au rendez-vous, accompagnés par un quatuor de petites surprises francophones : Nocturama, Victoria, Les ogres et L'économie du couple. Pour ma part, je suis plutôt heureux de voir les trois derniers cités. Même si, celui qui sera sans doute mon film préféré de l'année, Fais de beaux rêves de Marco Bellocchio, ne figure pas dans la parade de Télérama. Il est vrai qu'il ne sort que le 28 décembre.
Samedi 19 novembre
Natalie Portman nous manquait. Présenté à Cannes en 2015, son adaptation d'Une histoire d'amour et de ténèbres, son premier essai en tant que réalisatrice tardait à sortir. Finalement, pas d'exploitation en salles mais en VOD. Je verrai le film ce soir. Et, en attendant, Planétarium m'a permis de la revoir ce matin sur grand écran. Le film est raté mais même quand elle a peu à défendre, Natalie reste une actrice exceptionnelle, comme si une lumière intérieure la faisait rayonner. Après, ses choix de carrière sont ce qu'ils sont mais je me garderai bien de juger.
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