La semaine d'un cinéphile (55)
Dimanche 15 octobre 2017
Temps radieux. Et si c'était le dernier beau dimanche de l'année ? La grille horaire d'Arras est disponible. C'est l'heure de se concocter son propre programme. Pas facile. Je délaisse les avant-premières françaises (mais pas toutes) et les rétrospectives, et je privilégie les inédits, qui le resteront pour la plupart, notamment du côté de l'Europe de l'Est. J'essaie de ne pas trop charger la barque. Les journées à 6 films seront l'exception. Je parviens à 41 séances sur 9 jours. Cela me parait raisonnable.
Lundi 16 octobre
Les sorties du mercredi ? C'est vite décidé. La Palme d'Or déjà vue, il me reste La belle et la meute que j'ai d'ailleurs raté il y a quelques semaines en avant-première. J'adore le film de Ruben Östlund mais je comprends que l'on puisse faire la fine bouche devant un cinéma aussi inconfortable et que l'on peut juger tape à l'oeil. Quant au film tunisien, son thème est essentiel et pas seulement à cause d'une actualité qui rappelle qu'il va se passer du temps avant que le harcèlement soit enfin considéré pour ce qu'il est : un comportement dégradant et lamentable.
Mardi 17 octobre
Arras, J - 17. Cela devient sérieux. Plaisir de retrouver bientôt les gens du nord. Et les séances pleines comme un oeuf avec des réalisateurs venus de Norvège, de Géorgie, du Portugal ou de Slovénie. Le café du matin dans un bistro où j'ai mes habitudes. Et toujours le beffroi qui veille ... Quels seront les coups de coeur de cette année ? Les gardiennes de Xavier Beauvois devrait en faire partie.
Mercredi 18 octobre
J'ai vu The Square, il y a un peu plus de trois mois. J'ai adoré. positivement. J'ai ri. beaucoup. Je comprends qu'on puisse ne pas aimer ce type de cinéma. Poseur ? Cynique ? Peut-être, mais je m'en fous. Le film m'a fait sortir de ma zone de confort. Je m'y suis vu aussi par certains traits. Il y est beaucoup question de lâcheté comme dans Snow Therapy, le précédent film de Ruben Östlund. Et de manque de solidarité humaine, également. Et de ceux qui énoncent des principes moraux et qui agissent souvent à l'opposé. J'en connais. Il est trop tôt pour revoir The Square mais dans quelques années, quand je l'aurai un peu oublié, bien sûr que oui. Y prendrai-je autant de plaisir ?
Jeudi 19 octobre
Tous les Clouzot ressortent en version restaurée le 8 novembre. Bizarrement, c'est Les diaboliques qui est le film le mieux noté sur Sens critique, devant La vérité et Le corbeau. Je dis bizarrement parce que ce n'est pas celui que j'aurais choisi en premier si l'on me proposait de revoir l'un d'entre eux en salles. Je connais par coeur Le corbeau et c'est celui pour lequel j'opterais quoique j'hésite avec Quai des orfèvres. Ou alors Manon parce que contrairement aux autres je n'en garde presque aucun souvenir.
Vendredi 20 octobre
De nos trois "glorieuses", Micheline Presle, Danielle Darrieux et Michèle Morgan, il ne reste donc plus que la première. A propos de l'interprète de Madame de, celle-ci, sur le plateau des Demoiselles de Rochefort, déclarait qu'elle était "un instrument à la disposition des metteurs en scène." Ce à quoi Jacques Demy répondait : "Un instrument, oui, mais un stradivarius." A bientôt Danielle, sur un écran, petit, ou grand.
Samedi 21 octobre
Week-end à la campagne. Temps médiocre, acouphènes à haut volume. Repos, repos, repos. Au cinéma, mercredi, beaucoup de sorties. Outre les déjà vus Corps et âme et Leçon de classes, sont au programme : Au revoir là-haut, Logan Lucky, Brooklyn Yiddish et Pour le réconfort. Mais en attendant, c'est repos.
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