Cinéphile m'était conté ...

Dimanche 16 avril 2017

Dans la quiétude de mon dimanche pascal à la campagne, je jette un oeil aux sorties du mercredi. Parmi les films qui m'intéressent, j'en ai déjà vu la majorité, en festival. Des films bulgare, italien, français, israélien, sud-africain et polonais. Ah oui, il y a aussi des films américains. Rien qui me fasse envie. Je récapitule : il me reste à voir 11 minutes et Les initiés. Ce dernier est le plus tentant. De loin.

Lundi 17 avril

Je suis tombé par hasard sur le livre publié par Michel Boujut : "Conversations avec Claude Sautet." J'aime bien les entretiens au long cours avec un cinéaste mais encore faut-il que celui-ci me soit familier et, cela va sans dire, à la filmographie digne d'intérêt. Evidemment le Hitchcock de Truffaut est indépassable. Et je mettrai juste derrière le Kazan signé de Michel Ciment. J'apprécie le ton de ces conversations amicales entre le réalisateur de Mado et le natif de Jarnac, producteur du mythique Cinéma, cinémas. On y apprend énormément de choses d'un réalisateur qui n'avait pas trop l'habitude d'expliquer son travail.

Mardi 18 avril

L'écossaise Lynne Ramsay est une cinéaste rare : seulement 4 films en près de 20 ans de carrière. Et pas n'importe lesquels : que du âpre et de l'intense avec Ratcatcher, Morvern Callar et surtout We neet to talk about Kevin, présenté à Cannes en 2011. 6 ans plus tard, son retour est très attendu sur la Croisette avec un nouveau film intitulé You were never here et interprété par Joaquin Phoenix. Une place au palmarès ne serait une surprise pour personne.

Mercredi 19 avril

Comme presque chaque jour, je passe après déjeuner devant mon cinéma favori, Les Carmes. C'est un bonheur de voir les affiches des principaux films présentés cette semaine : Je danserai si je veux, The Young Lady, Les initiés, Glory. Palestine, Grande-Bretagne, Afrique du Sud, Bulgarie : le cinéma venu de tous les horizons, ambitieux, fiévreux, social, bref tout ce que j'aime. Et pendant ce temps-là, quels sont les films qui cartonnent ? Je m'en fous, il y a longtemps que le succès public n'est pas pour moi un indicateur éventuel de mon désir et de mon plaisir. Hum.

Jeudi 20 avril

Au programme de la Quinzaine des réalisateurs : Claire Denis, Bruno Dumont avec l'évocation de l'enfance de Jeanne d'Arc (non, on ne l'appelait pas Ma loute), 3 films italiens et un premier long-métrage zambien. Alléchant tout cela. J'espère voir quelques uns des films en sélection début juin à Marseille ou encore à La Rochelle.

Vendredi 21 avril

Les initiés nous rappelle que le cinéma sud-africain est singulier et qu'il est aussi malheureusement fort rare sur les écrans français. Pour exister à l'international, les films doivent proposer un sujet fort et si possible pas trop convenu. Qu'a t-on vu en France, issu d'Afrique du Sud, depuis une quinzaine d'années ? Mon nom est Tsotsi, District 9, Le secret de Chanda et Beauty. Et quelques autres. Peu de films apaisés mais des oeuvres âpres et violentes autour du racisme, de l'homosexualité, du sida ... Quant à l'apartheid, puisque même s'il y a eu réconciliation tout n'est pas réglé, eh bien, il est notamment au coeur de Shepherds and Butchers, un excellent film de 2016 qui, hélas, n'a pas trouvé le chemin de nos salles.

Samedi 22 avril

Y a t-il quelque chose de plus triste, que d'offrir un livre à une personne aimée et de s'apercevoir, quelque temps plus tard, que celle-ci ne s'est même pas donnée la peine de le lire ? Cela vaut aussi pour les coffrets DVD mais un peu moins, je ne sais trop pourquoi, un bouquin est-il plus intime ? Peut-être. La vie est faite de ces déceptions, qui reviennent parfois en tête, quand l'humeur est au morose et que le temps dehors vire au maussade alors que le mois de mai traîne des pieds pour arriver. Qui a dit que la mélancolie c'est le bonheur d'être triste ? Victor Hugo ? Quel misérable !