La semaine d'un cinéphile (47)
Dimanche 20 août 2017
Dernier jour à la campagne avant un bon mois. Je vais profiter du soleil d'autant que j'ai un excellent livre à poursuivre : L'art de perdre. Devant un bon bouquin, le cinéma ne fait vraiment pas le poids à mes yeux. Je suis un imposteur, en vérité, un bibliovore davantage qu'un cinéphile. A moins que je ne sois les deux ?
Lundi 21 août
Mort de Jerry Lewis. Il parait que les américains ont toujours trouvé étrange l'attachement des français pour un acteur somme toute assez limité et qui n'a tourné qu'avec peu de cinéastes de valeur, hormis Tashlin et évidemment Scorsese pour La valse des pantins que j'ai dû mal à considérer comme un grand film. Ceci dit, il y a de bons moments dans Un vrai cinglé de cinéma de Frank Tashlin.
Mardi 22 août
Nantes. Un bref passage qui me rappelle des souvenirs. Avec son cinéma Art et Essai, le Katorza, toujours fidèle au poste. J'y ai vu des tas de films au début des années 80 et notamment Georgia d'Arthur Penn, deux fois en une semaine. J'ai fait le pèlerinage, même s'il est vrai que la nostalgie n'est plus ce qu'elle était. Lumières d'été m'a plu, en tous cas.
Mercredi 23 août
C'est toujours l'été, non ? Les sorties ne sont pas nombreuses mais elles sont marquantes avec le très estimé (trop ?) 120 battements par minute, que j'ai vu en juillet dernier et Les proies de Sofia Coppola, ce remake d'un film assez formidable de Don Siegel. Il y aussi Mort à Sarajevo, que j'ai vu aussi, qui va passer totalement inaperçu. Il n'est pas très bon, d'ailleurs. Et dire que son réalisateur, Danis Tanovic, s'était fait connaître avec l'extraordinaire No man's land.
Jeudi 24 août
Toronto. Encore un festival qui fait rêver d'autant que la ville, que je n'ai fait qu'entrevoir il y longtemps, est incroyable. Cette année le TIFF présente pas moins de 255 longs-métrages dont 147 avant-premières mondiales. Il y aura aussi des films de nouveaux réalisateurs remarqués à Locarno ou à Cannes comme le bulgare 3/4 ou I am not a witch de la zambienne Rungano Nyoni, qui sort en fin d'année sur nos écrans.
Vendredi 25 août
Je ne vais pas souvent au multiplexe Pathé des bords de Loire, sauf quand je n'ai pas le choix. Ce cinéma propose plusieurs avant-premières en septembre dont Mother et Good Time. Vu que c'est en V.O, je dis pourquoi pas. J'irai voir pour sûr Logan Lucky, le nouveau Soderbergh, qui sort un bon mois plus tard. Il n'avait pas dit qu'il arrêtait le cinéma, Soderbergh ? Bon, son film a toutes les apparences d'un petit thriller nerveux et dégingandé. Cela ne peut pas faire de mal.
Samedi 26 août
La France n'a pas remporté l'Oscar du meilleur film en langue étrangère depuis ... 1993, avec Indochine. Cela fait un bail et il n'est pas dit que la statuette sera pour elle en 2018, vu qu'aucun film ne semble avoir les épaules pour s'imposer. Vu d'ici, le choix de 120 battements par minute semble évident pour nous représenter mais le film a surtout séduit les français. Qui d'autre, alors ? Le redoutable et Grave ont des arguments. Réponse après les réunions de la commission ad hoc, sans doute fin septembre.
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