Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

La semaine d'un cinéphile (2)

Dimanche 18 septembre 2016

 

Ce serait pure démagogie que de prétendre que la femme est l'avenir du cinéma français. Néanmoins, force est de constater que les sorties les plus alléchantes de ces prochains mois concernent des réalisatrices : La fille de Brest (Emmanuelle Bercot), Grave (Julie Ducournau), Réparer les vivants (Katell Quillévéré), Planetarium (Rebecca Zlotowski), Le ciel attendra (Marie-Castille Mention-Schaar). Autant de films qui étaient présentés au prestigieux festival de Toronto. Maintenant, on les attend.

 

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Lundi 19 septembre

 

Lundi : c'est le jour des interrogations et de l'attente des séances à venir dès mercredi. Comme je m'y attendais, ni Tout va bien ni Soy nero ne seront projetés à Orléans. J'ai déjà vu le premier à Toulouse en mars dernier mais pour le deuxième, il faudra me déplacer. Peut-être la semaine prochaine à Paris. Je le déplore : Orléans est une ville dont l'offre cinématographique est plutôt faible en dépit de la présence des Carmes qui font ce qu'ils peuvent avec seulement trois salles Art et essai. En comparaison, Tours est bien mieux loti mais il est vrai qu'elle a toujours été bien plus cinéphile avec notamment une population étudiante très fidèle.

 

Mardi 20 septembre

 

Victoria peut s'enorgueillir de chiffres de fréquentation excellents depuis sa sortie. Cela fait plaisir de voir une comédie intelligente tracer sa route. Et j'ai trop entendu des commentaires peu amènes sur Virginie Efira, au début de sa carrière, pour ne pas apprécier aujourd'hui son succès comme une douce revanche. Pendant ce temps, Toni Erdmann continue de bien se comporter, alors, ne nous plaignons pas trop. Bon d'accord, si l'on regarde les blockbusters à bas front qui cartonnent, cela peut rendre cafardeux mais que voulez y faire ?

 

Mercredi 21 septembre

 

A propos de l'avant-première de La fille de Brest. Peu de monde pour voir le nouveau film d'Emmanuelle Bercot (La tête haute), en tous cas bien moins que pour Cézanne et moi ou L'odyssée, lesquels sont bien inférieurs mais bénéficient de sujets clairs du type biopic et de tête d'affiches. Le contexte est aussi un peu particulier à Orléans puisque c'est là que se trouvent les laboratoires de Servier, les méchants dans l'affaire du Mediator qui sert de trame à La fille de Brest. Le créneau du film engagé n'a jamais fait florès en France autrement que sous la houlette de francs tireurs comme Gavras ou Boisset. On peut chercher longtemps un réalisateur de la trempe d'un Francesco Rosi. Tout cela pour dire que Emmanuelle Bercot poursuit sa route sans peur et sans reproche. Avec toujours l'humain en première préoccupation.

 

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Jeudi 22 septembre

 

Tiens, une journée sans film. Ni sur grand, ni sur petit écran. Trop occupé à me déplacer d'un point à un autre pour profiter d'un grand week-end à la campagne. Beaucoup de sommeil à rattraper aussi. Demain est un autre jour comme dirait ce cher Douglas Sirk.

 

Vendredi 23 septembre

 

Dans 6 semaines, L'Arras Film Festival sera commencé. Je l'ai découvert l'année dernière et j'en suis instantanément tombé amoureux. Pour la chaleur de son organisation, la ferveur de ses spectateurs et bien entendu la richesse de sa programmation. Moult avant-premières au programme mais aussi un panorama européen très intéressant de films qui ne trouveront pas tous le chemin des salles. En feuilletant le catalogue de l'an dernier, je retrouve ainsi des images de films slovène, suisse, allemand ou bulgare que je garde bien en mémoire. J'ai hâte de revoir la grand place !

 

Samedi 24 septembre

 

Les films de la compétition cannoise sortent les uns après les autres sur les écrans. Et je me demande de plus en plus comment un tel palmarès a pu voir le jour : Loach, Dolan, Mungiu, Mendoza ont été récompensés pour des films plutôt décevants vu la stature de leurs auteurs. Et du côté d'Assayas (attendu bientôt) et d'Arnold (déprogrammé), je crains que le constat ne soit le même. Seule exception, et de taille, Le client d'Asghar Farhadi. Ce palmarès est d'autant plus incompréhensible qu'il y avait de vraies belles choses en compétition : Toni Erdmann, Aquarius, Julieta, Elle. Et d'autres recalés, bientôt sur les écrans, promettent beaucoup : Paterson (Jarmusch), Mademoiselle (Park), Loving (Nichols). Quoi qu'il en soit, le meilleur film de l'année était dans une section parallèle : Fais de beaux rêves de Marco Bellocchio sort en décembre. C'est une merveille de sensibilité.

 

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24/09/2016
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