La semaine d'un cinéphile (34)
Dimanche 14 mai 2017
Elle s'appelait Mary Tsoni. Très connue en Grèce. Nettement moins ailleurs. Chanteuse dans un groupe punk, elle avait goûté un peu au métier d'actrice. En particulier dans Canine de son compatriote Yorgos Lanthimos. Le 8 mai, elle a été retrouvée morte dans son appartement d'Athènes. Les causes du décès sont inconnues. Elle avait 30 ans. Yorgos Lanthimos, lui, est en compétition à Cannes cette année avec Mise à mort du cerf sacré.
Lundi 15 mai
C'est un peu le cas chaque année, au moment de l'ouverture du Festival de Cannes. Comme si les distributeurs se donnaient le mot pour ne pas sortir de film. Hormis celui (ceux) présenté(s) dans les premiers jours sur la Croisette, comme par exemple Les fantômes d'Ismaël. Quoi d'autre ? Un film portugais, Saint-Georges, qui ne sera présent que dans quelques grandes villes. Et un Roi Arthur, aux allures de Blockbuster sans grand intérêt. Certaines semaines, c'est le trop plein et en mai c'est la famine, les voies de la distribution sont impénétrables.
Mardi 16 mai
Des jeunes de 12 à 14 ans de 31 pays européens ont voté, et décerné l’EFA-Prix du cinéma européen du jeune public 2017 à Tschick de l’Allemand Fatih Akin. Le film, également connu sous son titre international, Goodbye Berlin, n'a pas de date de sortie française, pour l'instant. Depuis, Fatih Akin a tourné un nouveau film qui sera en compétition au Festival de Cannes. Je l'ai vu ce soir. Loin des réalisations les plus ambitieuses d'Akin mais très sympathique.
Mercredi 17 mai
Cannes commence aujourd'hui. Petit top 10 des films présentés cette année, toutes sélections confondues. Des critères ? Ma subjectivité, uniquement. 1. Mise à mort du cerf sacré (Lanthimos), 2. La lune de Jupiter (Mundruczo), 3. Loveless (Zvyaguintsev), 4. Okja (Boong), 5. Happy End (Haneke), 6. The Square (Östlund), 7. Nos années folles (Téchiné), 8. D'après une histoire vraie (Polanski), 9. El presidente (Mitre), 10. I was not a Witch (Nyoni).
Jeudi 18 mai
Cérémonie d'ouverture hier à Cannes. Strass, paillettes et glamour ? Si vous voulez. C'est une (petite) vue de l'esprit dans le sens où Cannes n'est rien d'autre que La Mecque du cinéma, un marché, un laboratoire, un salon où défilent les productions les plus prestigieuses et talentueuses de l'année. La sélection de l'année dernière était somptueuse, celle de 2017 ne devrait pas a priori décevoir. Et puis, pour le cinéphile basique il y a cette eau à la bouche, cette attente des bonheurs à venir. En un mot, le désir. El deseo, comme le dit si bien la maison de production de Pedro Almodovar. On a vu hier soir des extraits de ses films. Du bonheur à l'état pur.
Vendredi 19 mai
Je l'ai dit, c'est une semaine calme pour moi avec un seul film à voir : Les fantômes d'Ismaël. J'y suis allé hier soir et je n'aurais pas dû. Fatigué, j'ai combattu autant que faire se peut le sommeil. Résultat : je suis passé à côté. Conséquence : j'y retourne ce soir pour apprécier la petite musique de Desplechin à sa juste valeur. Mais si je n'aime pas, je ne m'en cacherai point.
Samedi 20 mai
Je suis obligé de reparler des Fantômes d'Ismaël puisque j'ai revu le film hier soir et, cette fois, dans mon état normal. J'ai eu raison, j'ai aimé, surtout la construction, qui peut sembler bancale de prime abord, et la mise en scène surtout quand elle s'attache aux personnages de Cotillard et de Gainsbourg, toutes les deux remarquables. C'est entendu, Desplechin est un cinéaste cérébral et torturé, et c'est le cas depuis son premier film, La sentinelle, il y a 25 ans déjà. Mais il y a quelque chose de truffaldien en lui qui me plait. Entre autres aspects. Il m'agace aussi parfois, Desplechin, mais c'est aussi cela qui m'intéresse chez lui.
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