La semaine d'un cinéphile (31)
Dimanche 23 avril 2017
Jour de vote. Je me suis levé plus tôt. J'ai accompli mon devoir. Mon choix était fait depuis quelque temps déjà. Je vote cette fois davantage pour une personne que pour des idées. Mais sans me renier non plus. Le rapport avec le cinéma ? Facile à trouver, je laisse cela aux exégètes. Cela ne me passionne pas outre mesure mais je serai devant ma télé ce soir. Mon intérêt sera proportionnel au score de mon candidat. Ni plus ni moins.
Lundi 24 avril
Il faut toujours prêter attention aux programmes de deuxième parties de soirée sur Arte. Il peut arriver d'y trouver des films inédits ou encore de l'art et essai (Dieu que ce terme commence à faire démodé) passé plus ou moins inaperçu en salles, ou tout du moins chichement distribué. Deux exemples début mai : Le secret de Chanda, un peu démonstratif, cependant, et surtout le géorgien La terre éphémère, l'un des films qui m'a vraiment transporté ces dernières années. Ceci dit, je ne me risquerai pas à le revoir à la tv, trop peur de ne pas ressentir les mêmes émotions qu'au cinéma.
Mardi 25 avril
Grosse semaine au cinéma qui s'annonce. Remarquez, vous aurez toujours des gens qui vous diront qu'il n'y a rien à voir au cinéma, ces temps-ci ! Ah, Ah, Ah ! Pourquoi ne pas plutôt reconnaître leur manque d'envie ou un rétrécissement de leur curiosité cinéphile, si tant est que celle-ci ait existé dans le passé. Je dis cela, je ne dis rien (oui, bon). Bref, il y a du grain à moudre dans la semaine cinématographique à venir et même du pas si commun avec le film du birman Midi Z, un cinéaste que j'ai découvert il y a 2 ou 3 ans à La Rochelle.
Mercredi 26 avril
Ce n'est pas souvent que je rêve de cinéma. Néanmoins, j'ai l'impression de faire parfois le même songe, récurrent. Dans celui-ci, j'ai l'impression que c'est le matin et je dois absolument assister à une projection mais je suis perdu et je me retrouve devant un cinéma qui n'est pas le bon. La nuit dernière, je me souviens parfaitement que plusieurs films coréens étaient à l'affiche, annoncés sur une façade qui rappelait l'Action Christine à Paris. Mais il n'y avait pas le film que j'étais censé voir. D'accord, le scénario n'est pas franchement palpitant, je me demande bien qui a collaboré à son écriture.
Jeudi 27 avril
Okja de Boon Joon-ho et The Meyerowitz Stories de Noah Baumbach sont en compétition officielle à Cannes. Deux films d'auteur que je me réjouis de voir bientôt. Sauf que ce sera impossible en salles ! De quoi ? Eh oui, ce sont des exclusivités Netflix comme d'ailleurs le très attendu War Machine de David Michôd. Premier coup de canif dans la distribution traditionnelle qui fait hurler à juste titre les défenseurs d'un cinéma qui doit, avant toute chose, s'apprécier dans les salles obscures. Ce n'est que le début, hélas, pour un écosystème en pleine évolution. On a beau se lamenter, comment lutter contre ?
Vendredi 28 avril
Tous les passionnés, et les cinéphiles ne font pas exception, ont des obsessions plus ou moins graves. la mienne est de voir l'ensemble de l'oeuvre d'un cinéaste, quitte à patienter avant d'arriver à mes fins. Pour certains réalisateurs, c'est impossible, en particulier à cause de films perdus ou jamais diffusés. Pour John Ford ou Mikio Naruse, l'affaire est quasi impossible, en tenant compte des métrages muets. Je suis malgré tout heureux d'être parvenu à voir l'intégrale de Kazan, Kurosawa, Visconti, Clouzot, Nicholas Ray, Lean, Jacques Becker, Penn, Bresson, Melville, Sautet, Boorman, Minnelli, Wilder, Bergman, Fellini, Rosi, Bunuel, entre autres. L'un des derniers dont j'ai complété la filmographie est René Clément avec le très difficile à trouver Un barrage contre le Pacifique. Et voici que je vais également parvenir à mes fins avec Marcel Carné. Je ne cherchais même pas Le jeunes loups, que je pensais rare, alors qu'il était disponible sur les plates-formes VOD. Je suis bête parfois.
Samedi 29 avril
Le grand week-end est là. Pas bouger ou presque. Je me suis gardé 3 films pour ces 3 jours et, pour une fois, ce sont ceux que j'avais le plus envie de voir que j'ai décidé de déguster en dernier. Notamment le Kore-eda que j'espère bien meilleur que les tous précédents qui m'ont semblé marquer une nette propension à la mièvrerie. Un film espagnol et un italien complèteront le panorama. Tranquille, loin des tracas du travail et autres obligations sociales. Du pain et du cinéma, je n'ai besoin de rien d'autre. Enfin presque, un bon bouquin n'est pas superflu non plus.
A découvrir aussi
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 50 autres membres