La semaine d'un cinéphile (11)
Dimanche 27 novembre 2016
Les week-ends dans le Poitou me permettent de rattraper la lecture des magazines cinématographiques du mois. Des Cahiers du cinéma à Première, c'est le grand écart. Aucun des deux ne me satisfait pleinement, pas plus d'ailleurs que Positif, La septième obsession ou Studio Ciné Live. Finalement, c'est dans Sud Ouest dimanche (louée soit Sophie Avon) et le JDD que les critiques de films semblent le plus se rapprocher de mes goûts. Pas toujours, évidemment, mais j'y trouve toujours du grain à moudre.
Lundi 28 novembre
Quel bonheur à la fin des années 80 de découvrir les premiers films de Zhang Yimou : Le sorgho rouge, Ju Dou et, un peu plus tard, Epouses et concubines. L'enthousiasme est un peu retombé ensuite et tous ses films n'ont d'ailleurs pas été distribués. Le dernier en date, Coming Home, malgré son caractère mélodramatique, n'était pas si mal. Et voici qu'est annoncé pour début janvier La grande muraille avec Matt Damon et Willem Dafoe. Aïe. Faut-il craindre le pire de cette sauce sino-américaine ? Zhang a démontré, notamment dans Le secret des poignards volants, qu'il n'était pas manchot dans le cinéma d'action. Essayons de ne pas avoir d'a priori et espérons un film qui ne cède pas trop à la pyrotechnie du blockbuster.
Mardi 29 novembre
Quid des sorties de demain ? Pas de soucis concernant Sully de Clint Eastwood qui sort dans 498 salles en France. Reste à trouver une séance en V.O dans le multiplexe de bord de Loire mais cela devrait pouvoir se faire. Ma'Rosa et Le voyage au Groenland ? Déjà vus ! Restent L'ornithologue et Wolf and Sheep qui eux ne sortent pas à Orléans. Devrai-je faire un tour à Paris ? Oui, si je peux voir aussi le macédonien Lazar qui pour l'heure n'est annoncé que dans un cinéma de la capitale et encore uniquement mercredi soir à 20h30. Je n'ai plus qu'à attendre la sortie de L'officiel des spectacles pour me déterminer. Que c'est compliqué la vie d'un cinéphile !
Mercredi 30 novembre
J'ai parfois l'impression de ratiociner dans cette rubrique. Mais dans ce verbe, il y a presque ciné, alors tout va bien. Le dernier numéro de Positif propose quatre grandes interviews : Mungiu, Mendoza, Bellocchio, Villeneuve. Quatre des plus importants cinéastes du moment et je le dis d'autant plus facilement que j'ai peu aimé Baccalauréat, modérément Ma'Rosa, à la folie Fais de beaux rêves et que je n'ai pas encore vu Premier contact. Tout cela pour dire que c'est ce que j'aime dans le cinéma aujourd'hui : la diversité et l'universalité. Bon, je ne me fais pas trop d'illusions : quand je vois certains blogs où la majeure partie des films chroniqués (je préfère ce terme à critiqués, mon Dieu que certains se prennent au sérieux !) sont américains avec quelques exceptions, à la marge, allemands, italiens, français, coréens, japonais ..., je me dis que ce n'est que le reflet des goûtes du public à moins que la puissance du marketing y soit pour quelque chose. Bon, qu'importe, ce soir je vais voir Le disciple avec un débat animé par une spécialiste du cinéma russe. ce qui ne m'empêchera pas d'aller voir le dernier Clint Eastwood, demain. Faut pas être obtus, non plus. Mais curieux, ça oui. La culture n'est pas un dogme mais une ouverture d'esprit (vraiment ?).
Jeudi 1er décembre
Très chaud hier soir le débat après la projection du film de Kirill Serebrennikov, Le disciple. Certains y voyaient un film manipulateur et malhonnête destiné à discréditer la religion. Evidemment, il est autre chose, dans une tradition très russe d'excès et de caricature, avec un zeste de provocation, du moins si l'on en reste au premier degré. Devant l'ambiance inconfortable de la discussion dans la salle, il fallait un animateur bienveillant et honnête. Je dois dire que Michel Ferry, le patron du cinéma Les Carmes est tout à fait excellent dans ce rôle de médiateur et de passeur. Chapeau !
Vendredi 2 décembre
Vous imaginez, si Arte n'existait pas ? Et je ne parle pas que des programmes de la chaîne franco-allemande mais aussi, et surtout, de sa politique de coproduction qui permet à bien des auteurs de pouvoir mener à bien leur projet. Regardez un peu la liste de ceux qui vont bénéficier prochainement de cette aide et accompagnement, elle est impressionnante : Pawel Pawlikowski, Jayro Bustamante, Benoît Jacquot, Nuri Bilge Ceylan, Mia Hansen-Love, Philippe Faucon, Mahamat-Saleh Haroun, Andreï Zviaguintsev, Sergeï Loznitsa, Nadav Lapid, Santiago Mitre, Cédric Kahn, Emmanuel Mouret, Serge Bozon ...
Samedi 3 décembre
En route pour Paris malgré des cervicales très douloureuses. Au programme : l'exposition du musée de l'Orangerie consacré à la peinture américaine des années 30 et, on ne se refait pas, deux films : le portugais L'ornithologue et l'afghan Wolf and Sheep. En revanche, pas de Lazar, malheureusement. Le mois de décembre sera riche en sorties mais j'ai déjà vu un grand nombre de films à venir dont Paterson et Fais de beaux rêves, d'autres passeront au cinéma des Carmes voire au Pathé et il en restera une poignée que je pourrai aller voir pendant ma semaine de congés, soit à Tours ou plus sûrement à Bordeaux (cela fait un bout de temps que je ne suis pas allé en Gironde).
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