Cinéphile m'était conté ...

Dimanche 2 avril 2017

Lecture du JDD : un bon article sur l'arnaque des bandes-annonces, mensongères, pour attirer le maximum de public la première semaine de sortie avant que n'intervienne le bouche à oreilles. Hélas, ce sont bien elles et aussi le matraquage des émissions télé qui forgent l'envie des spectateurs. Sans parler du site ciné dominant en France, de plus en plus à la solde des sponsors (je sais, je me répète, mais cela m'énerve). Pour le reste, je constate qu'il y a peu de sorties excitantes mercredi puisque j'ai déjà vu United States of Love et que celle de Mean Dreams a été repoussé. Corporate, peut-être ?

Lundi 3 avril

Le festival du cinéma policier de Beaune a donné son grand prix au film du suédois Tarik Saleh, Le Caire confidentiel (sortie le 12 juillet). On notera aussi la présence du cinéma espagnol dans le palmarès avec La colère d'un homme patient (26 avril) et Que dios nos perdone (9 août). Ajoutons L'homme aux mille visages qui sera sur les écrans dès le 12 avril. Le thriller ibérique reste une valeur très sûre !

Mardi 4 avril

J'ai toujours aimé les fins et débuts de mois. Parce que c'est la période où paraissent les mensuels de cinéma. Comment ça, il y a les blogs, maintenant ? C'est complémentaire, je suis bien d'accord, mais jamais décisif, en ce qui me concerne, dans le choix des films à voir. Et puis j'aime l'écrit, depuis toujours, je lui fais davantage confiance, bien plus qu'au numérique. Tiens ce mois-ci, Les Cahiers ouvrent leurs pages à des tas de jeunes acteurs. Interviews à gogo. Et parlent de Becker et de Pietrangeli, deux de mes chouchous. Quant à Studio, il propose entre autres un entretien avec Bertrand Blier. Le cinéma de cet iconoclaste me manque. Plus rien depuis Le bruit des glaçons, en 2010. J'enrage !

Mercredi 5 avril

Côté sorties, c'est le mercredi le plus calme de l'année. Mais mon cinéma préféré en profite pour proposer des séances de La femme qui est partie (3h45) et de Jours de France (2h25). Mon prochain week-end ne se fera pas hors des salles obscures. Merci Les Carmes !

Jeudi 6 avril

Il faut toujours surveiller les sorties de juillet. Au milieu des daubes d'été, innombrables, se nichent des films intéressants, du moins sur le papier, dont les distributeurs semblent vouloir se débarrasser en catimini, peu enclins à croire en leur destin commercial. Prenez la date incongrue du 12 juillet : c'est ce jour-là, à moins d'un revirement toujours possible, que sortira le dernier Kusturica, très attendu, en tous cas par moi : On the milky Road. Et aussi celui de Kim Ki-duk, The Net, d'un auteur dont ne voyait plus rien après le catastrophique Pieta. Voir ces deux films sera sans doute réservé aux habitants des grandes villes mais je serai aux aguets, comme toujours.

Vendredi 7 avril

Sur les blogs ou les réseaux sociaux, on lit parfois de ces trucs, je vous jure. Je passe sur l'expression "proposition de cinéma", ridicule s'il en est. Je croise également de plus en plus souvent "visionner un film", car voir est sans aucun doute un verbe d'une banalité affligeante, n'est-ce pas ? Je rappelle à tous fins utiles la définition de visionner : "Regarder un film, une émission, etc., à titre professionnel avant leur passage en public ou leur mise en forme définitive." Dont acte. Sur ce, je vous laisse pour aller visionner une proposition de cinéma qui, je l'espère, me remettra les idées en place. Hum.

Samedi 8 avril

Rien n'est jamais simple avec Abdellatif Kechiche. Donné partant certain pour le prochain Festival de Cannes, avec un nouveau projet adapté de François Begaudeau, le cinéaste sera privé de projection pour cause de litige en cours. En effet, il compte désormais sortir un diptyque, ce qui n'était pas du tout dans le contrat signé notamment avec France Télévisions. Il lui faudra donc aller devant les tribunaux. Qui représentera donc la France dans la sélection cannoise qui sera annoncé la semaine prochaine ? Desplechin et Doillon (Rodin) sont bien placés mais pour le reste c'est la grande nébuleuse.