La semaine d'un cinéphile (26)
Dimanche 12 mars 2017
Je viens de lire que le cinéma américain + les comédies françaises représentent quelque chose comme 80% des entrées en France. Ce n'est pas une surprise et je ne vais pas m'accabler pour autant. C'est aussi le fruit d'une distribution axée avant tout sur ses deux pôles avec un taux de rotation extrêmement important qui laisse peu de place aux films d'ailleurs. Il en a quelques uns heureusement, qui parviennent à tirer leur épingle du jeu, en particulier ceux qui viennent de Cannes et signés des grands noms du cinéma mondial. Le combat continue, allons z'en salles, cinéphiles de tous poils et soutenons la diversité !
Lundi 13 mars
J'ai parfois l'impression de ratiociner (radio ciné ?) : oui, les déprogrammations sans rime ni raison (obéissant à des contraintes de distribution qui nous sont étrangères) sont terriblement agaçantes. Car évidemment elles concernent plus des films fragiles que des blockbusters. Exemple avec Vincent et la fin du monde, film de Christophe van Rompaey, mi-flamand, mi français, et totalement dingue. Je l'ai vu à Arras, en présence de son metteur en scène, mais je me désole tout de même qu'il ait autant de peine à sortir. Il est sorti en août dernier en Belgique, n'a pas fait de score mirifique au Box Office mais il semble avoir séduit ceux qui l'ont vu, si l'on juge par la note de 9/10, moyenne des internautes spectateurs sur le site cinenews.be. A quand la sortie en France ? En juillet, de façon confidentielle ou bien direct en VOD ? Triste.
Mardi 14 mars
Certains cinéastes tournent comme des métronomes : Hong Sang-soo, Woody Allen, par exemple. Et puis d'autres nous font languir, longtemps, longtemps. Depuis janvier 2013, date de sortie de Blancanieves, mon film préféré de cette année-là, Pablo Berger avait disparu des radars. Eh bien, le voici qui s'annonce avec un nouveau film, Abracadabra, dont je n'ai pas besoin de savoir quoi que ce soit. J'irai le voir, les yeux fermés. Peut-être passera t-il par Cannes ? Il y a tellement de candidats que la sélection s'annonce aussi difficile que l'année dernière.
Mercredi 15 mars
Dans l'attente des sorties (nombreuses) de ce mercredi, petite avis personnel sur la réception des films depuis le début de l'année. J'en ai vu 57 et certains me semblent surestimés (entre parenthèses, la note moyenne des internautes/spectateurs sur Sens critique) : Lion (7,3), Les figures de l'ombre (7,1), Split (6,9), Un jour dans la vie de Billy Lynn (6,8), Les confessions (6,0). En revanche, voici ceux que j'estime mal payés : Loving (6,6), La mécanique de l'ombre (6,2), Jackie (6,2), Harmonium (6,2), La confession (6,0). Attention, je ne dis pas que j'ai raison ! Mais je n'ai pas nécessairement tort, non plus (ajoutez un smiley souriant pour atténuer, merci).
Jeudi 16 mars
Je viens de voir L'autre côté de l'espoir d'Aki Kaurismäki. Le côté humaniste du cinéaste, face à un monde de plus en plus injuste, rappelle beaucoup Ken Loach. J'aime autant les deux. Mais là où Daniel Blake surlignait tout, le film du cinéaste finlandais effleure et désamorce par le biais de l'humour, ce qui n'est pas moins efficace, bien au contraire. J'aime à penser que Loach n'a pas dit son dernier mot et qu'il reviendra à un cinéma moins donneur de leçons. Je comprends sa colère mais j'ai confiance en lui pour la traduire de manière moins démagogique et plus sereine. Mais ce n'est que mon avis.
Vendredi 17 mars
Dans le train vers Toulouse. Mais pourquoi me rendre à nouveau à ce festival de cinéma latino-américain ? Avant tout pour combler les vides d'une programmation française qui distribue ses films de façon lacunaire. On pourrait dire la même chose de la fiction d'Europe de l'est, au sens large, et j'irai sans doute dans le futur découvrir un festival spécialisé, bien que Arras propose quelques inédits chaque année. On verra cela plus tard. En attendant, je suis assez content de me rendre dans la ville rose où j'ai déjà mes habitudes et un ami qui y habite et que je retrouverai un peu plus de trois mois plus tard à La Rochelle.
Samedi 18 mars
Plongé jusqu'au cou dans le cinéma latino. Cette rubrique fera provisoirement relâche la semaine prochaine. Hasta la vista !
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