Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

La Rochelle-sur-films (4)

Scènes 9 à 11 : Préparez-vous à la fin des temps.



Le meilleur moment, c'est celui du retour à l'hôtel, après la dernière séance, un peu après minuit. Quinze minutes de marche, sur les rues pavées de La Rochelle, à mettre de l'ordre dans un kaléidoscope d'images enregistrées dans un coin du cerveau. D'autant plus ce soir, après avoir enchaîné Melancholia et Michael.


Flash-back. Il est 11 heures. Mal de tête, ennuis gastriques, humeur morose ? Un seul médicament : Buster qui tonne ! Et on n'en fait pas un plat, c'est beau. Deux courts-métrages hilarants pour commencer, dont l'un accompagné sur scène par des étudiants en musique. Surprise, le rock échevelé se marie bien avec le rythme de BlockBuster. Plus classique, ensuite, du piano pour illustrer "Sportif par amour", un long-métrage de 1927. Je reviendrai très vite à Keaton.
Mais, en attendant, je m'offre un bon déjeuner sur ma placette préférée, dans le quartier Saint-Nicolas, puis je m'en vais me reposer en chambre. Ce soir, il y a du lourd. Mieux vaut être en forme !


J'arrive deux heures avant le début de la projection de Melancholia. Une bonne idée car 60 minutes plus tard, la séance menace d'afficher complet, et elle le sera. Je retrouve deux lascars cinéphiles que je côtoie depuis deux ans et le temps passe vite. D'emblée, que les choses soient claires, le film de Lars von Trier s'inscrit parmi mes préférés de l'année en cours. Après un prologue incroyable, pictural, sublime, qui fait cependant un peu peur (ceux qui ont adoré The Tree of Life y trouveront une certaine continuité), changement de ton avec une fête de mariage qui tourne à l'aigre façon Festen. Tournée à l'épaule, avec un caméra qui donne le tournis et une Kirsten Dunst énigmatique. La dernière heure, la préparation à la fin du temps, à 4 personnages, est fabuleuse. Un poil mystique et onirique, d'accord, mais quelle mise en scène ! J'aurais bien repris 30 minutes de plus. Les inconditionnels de von Trier vont adorer, les autres, aussi, avec des réserves, sans doute. A voir et surtout à revoir.
Sortie le 10 août.


Changement de registre complet avec Michael, le premier film de l'autrichien Markus Schleinzer diversement reçu à Cannes. Le quotidien d'un type d'apparence normale qui séquestre un enfant de 10 ans et abuse de lui. Sujet malsain, traité avec le côté glacial et clinique du Haneke des premiers films. Pas une once de psychologie, ni de morale, juste la vie de cet homme, renfermé certes, mais au comportement social normal, encore une fois. Le malaise est là, dans cette absence de jugement, certains diront de banalisation de la pédophilie. Cinématographiquement parlant, c'est très réussi. Pour le reste, chacun se fera son opinion et sa propre religion.
Sortie le 22 novembre.

Demain : cap sur la Norvège, des années 50 et d'aujourd'hui, sur la Slovénie et la Bulgarie.

A suivre, si ma bobine vous revient.


05/07/2011
2 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 50 autres membres