La mélancolie des feuilles d'automne (Avant l'hiver)
Le cinéma de Philippe Claudel, qui a la bonne idée d'écrire des scenarii originaux et non d'adapter ses propres romans, semble suivre le cours des saisons. Le printemps pour Il y a longtemps que je t'aime, l'été pour Tous les soleils et l'automne pour ... Avant l'hiver. Il est clair que Claudel se situe dans la mouvance d'une tradition française, celle des films de Sautet, Chabrol, voire Téchiné. Dans Avant l'hiver, il traite de la remise en question des choix de vie, sujet éternel, surtout à ... l'automne de sa vie. Aisance d'une vie bourgeoise, travail prenant mais gratifiant (la chirurgie), vie de couple maintenue à niveau par un fond de tendresse. Que du banal en somme mais nullement désagréable, dans une mélancolie de feuilles mortes. Auteuil, Scott Thomas et Berry jouent comme d'habitude, c'est à dire plutôt bien. Mais avec le personnage de Leïla Bekhti, Avant l'hiver se risque sur les pentes du thriller psychologique. Là, c'est déjà moins crédible tant le mystère de cette inconnue mythomane semble insondable. Elle est là pour servir de révélateur mais les raisons véritables de ses agissements, de par leur opacité, sont un tant soit peu artificiels pour convaincre. Le film possède un charme flou, marque de fabrique de Claudel le cinéaste, quoique ici un peu embrumé. Sans doute est-ce la chute de température saisonnière qui est en la cause.
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